45% des Français ne parviennent pas à se procurer les aliments de leur choix
Depuis trois ans, la précarité alimentaire frappe la France avec une intensité renouvelée. Alors qu’elle n’avait progressé que de 3 points entre 2016 et 2022, entre juillet et novembre 2022 elle a bondi de 4 points supplémentaires en seulement cinq mois, touchant 16% des Français. Cette situation de détresse, souvent due à un manque de moyens financiers, a été amplifiée par l’inflation sur les produits alimentaires, nous apprend le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).
Et ce n’est pas uniquement le fait de manger ou non – c’est aussi la qualité de l’alimentation qui est en jeu. En effet, près de la moitié des Français (45%) affirment avoir de quoi manger, mais ne parviennent pas à se procurer les aliments de leur choix. Si l’on compare cette situation à celle observée en 2016, le nombre de personnes déclarant pouvoir consommer tous les aliments qu’elles souhaitent s’est réduit considérablement : ils sont un tiers aujourd’hui contre la moitié il y a sept ans.
Les produits à bas prix ont vu leurs prix augmenter le plus fortement
Ce phénomène de précarisation est très récent, il est dû à la forte inflation que nous vivons depuis la rentrée 2021. En effet, avant 2021, alors que l’inflation était faible (moins de 2% selon l’INSEE), la précarité alimentaire était relativement stable. Cependant, à partir de décembre 2021, les prix de l’alimentation ont connu une hausse abrupte. En janvier 2023, l’inflation était de 6% pour l’ensemble des produits et services, et de 15% pour les produits alimentaires.
De plus, l’inflation n’a pas touché de la même manière tous les types d’aliments. Les produits à bas prix ont vu leurs coûts augmenter davantage que les marques nationales, impactant fortement le budget des ménages les plus modestes. Les dépenses alimentaires étant plus flexibles que d’autres charges fixes (loyer, abonnements, cantines scolaires, etc.), il est fort probable que les Français aient dû réduire leur budget alimentaire face à l’augmentation des coûts de certaines dépenses incompressibles.