3 novembre 2024

Chaudières à gaz : l’interdiction en 2026 abandonnée ?

L'UFC-Que Choisir, une association de défense des consommateurs, a vivement critiqué l'objectif du gouvernement de remplacer des millions de chaudières à gaz dans les années à venir. Selon cette association, ce projet pourrait s'avérer « potentiellement très coûteux pour les consommateurs » et son bilan environnemental reste « incertain ».

La position du gouvernement

La Première ministre Élisabeth Borne avait présenté un plan axé sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mettant en avant le remplacement des chaudières comme l'une des principales mesures. Toutefois, aucune date précise n'avait été avancée, bien que 2026 ait été mentionnée comme une « échéance possible ». Les ménages ayant une chaudière à gaz, sans surprise, commençaient à s’inquiéter : allaient-ils réellement devoir changer intégralement le système de chauffage à l’avenir ?

Les enjeux environnementaux de la fin des chaudières à gaz

Des alternatives énergétiques en question

L'UFC-Que Choisir souligne que les alternatives aux chaudières à gaz, comme les pompes à chaleur (PAC), pourraient nécessiter une augmentation de la production d'électricité. Et ce alors que les tensions, sur le réseau, ont été très importantes durant l’hiver 2022-2023. L'association s'interroge de fait sur le véritable bilan environnemental d'une telle transition énergétique.

Un autre point soulevé est l'efficacité du remplacement des chaudières dans des logements mal isolés. Une telle démarche pourrait conduire à une insuffisance de chauffage ou à une augmentation de la consommation électrique en hiver.

Chaudières à gaz : Le revirement gouvernemental

Pas d'interdiction, mais des incitations

Après avoir envisagé l'interdiction des chaudières à gaz d'ici 2026, le gouvernement a décidé de ne pas aller dans cette direction. Aux Echos, un membre du gouvernement a déclaré : « Il n'y aura pas d'interdiction des chaudières à gaz. Nous allons en revanche supprimer les aides qui subsistaient et jouer sur les incitations à recourir aux autres solutions de chauffage ».

Les raisons du changement

Plusieurs facteurs ont influencé cette décision. Notamment, la majorité des chaudières à gaz sont produites en Europe, et leurs fabricants se diversifient vers les PAC. Cependant, une grande partie de la valeur ajoutée des PAC est actuellement produite en Asie. De plus, pour de nombreux foyers, l'installation d'une PAC est techniquement impossible, et les coûts demeurent élevés.

Le contexte international a joué en faveur du gaz

Les leçons de l'Allemagne et des Pays-Bas

Le gouvernement français a observé les expériences de l'Allemagne et des Pays-Bas. En Allemagne, la coalition gouvernementale a failli s'effondrer à cause de la question de l'interdiction des chaudières à gaz et au fioul. Les Pays-Bas, quant à eux, ont révisé leur décision d'interdire le chauffage avec des énergies fossiles. Pour le gouvernement, qui ne détient plus de majorité absolue à l’Assemblée nationale, la stratégie est donc claire : conserver les alliances, bien que fragiles.

La suite des événements

Dans l'immédiat, le gouvernement souhaite prendre le temps d'analyser les retours de la consultation publique sur la décarbonation du bâtiment. Une communication officielle sur ses intentions est attendue en septembre 2023, lors d'un conseil de transition écologique. Car la question reste importante pour la transition énergétique. Le bâtiment, en France, représente 18% des émissions de CO2, et les chaudières à gaz participent fortement à cette pollution.

Article initialement publié sur EconomieMatin :

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