Greenpeace accuse les pétroliers européens de greenwashing, une pratique consistant à se présenter faussement comme écologique. Selon un rapport de 110 pages écrit par Steffen Bukold, politologue spécialiste de l’énergie, seulement 0,3% de la production totale d’énergie de douze groupes européens, dont BP, TotalEnergies et Shell, a été réalisée dans le domaine des énergies renouvelables en 2022.
Le rapport révèle que 92,7% des investissements de ces entreprises ont financé des activités liées aux énergies fossiles, tandis que seulement 7,3% ont été consacrés aux énergies vertes. Greenpeace appelle les gouvernements à réguler l'activité des énergéticiens, affirmant que « l'auto-régulation ne fonctionne pas. »
« Les compagnies européennes de pétrole et de gaz ne sont pas du tout engagées dans la transition », déclare Jakub Gogolewski à l’AFP. Le rapport intitulé « La sale douzaine » compile les données des rapports annuels 2022 de six majors internationales du pétrole et de six compagnies pétrolières ou gazières nationales.
Les pétroliers promettent… mais ne maintiennent pas leur parole
Malgré les engagements publics à réduire les émissions de CO2 (dioxyde de carbone) d'ici 2050, la majorité des compagnies pétro-gazières européennes prévoient de maintenir ou même d'augmenter leur production de pétrole et de gaz au moins jusqu'en 2030.
Greenpeace souligne que la situation s'est même aggravée en 2023. L'organisation environnementale accuse ces entreprises de ne « rien faire » pour la transition énergétique et de ne « pas respecter du tout leurs engagements climatiques ».
TotalEnergies, par exemple, ne produirait que moins de 1% d’énergie à partir de sources renouvelables. Pire : 88% des investissements du groupe français en 2022 étaient dirigés vers les énergies fossiles.
Greenpeace dénonce : le climat surchauffe et les pétroliers ne font rien
La combustion des énergies fossiles, responsable de plus de 80% des émissions de gaz à effet de serre, est l'une des principales causes du réchauffement climatique. Greenpeace pointe du doigt la responsabilité des géants gaziers et pétroliers dans la vague de chaleur qui a frappé la France. Dans l’Hexagone, les records de chaleur sont tombés les uns après les autres durant la semaine du 21 août 2023. Jeudi 24 août 2023, 19 départements français étaient encore en vigilance rouge canicule.
Sans compter que, selon les relevés, le mois de juillet 2023 a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète. Or, les politiques publiques ne changent pas. Les subventions des États aux énergies fossiles n'ont jamais été aussi élevées que ces dernières années, une mauvaise nouvelle pour le climat et un obstacle à la transition énergétique.
Greenpeace attaque pour mettre en évidence le greenwashing
Greenpeace ne se contente pas de critiquer. L'organisation met en place des actions "coup de poing" concrètes. Le 22 août 2023, des militants ont construit un faux derrick de pétrole dans le quartier d'affaires de la Défense à Paris, symbolisant leur opposition aux pratiques de l'industrie pétrolière.
Sous le slogan « le thermomètre explose, merci à l'industrie fossile », Greenpeace appelle à une réduction obligatoire de la consommation de pétrole et à une régulation gouvernementale stricte.
Article initialement publié sur EconomieMatin :