8 novembre 2024

TikTok responsable de la mort d’une fillette de 10 ans ?

La remise en question de l’immunité des plateformes sociales : le cas TikTok

La garantie juridique traditionnellement octroyée aux plateformes de médias sociaux est à présent sous le feu des projecteurs, suite à la décision prise par la Cour d’appel fédérale de Philadelphie de réactiver une action en justice contre TikTok. Cette etude juridique découle de l’affaire Nylah Anderson, une jeune fille de 10 ans qui a perdu la vie en participant au « blackout challenge », un défi à haut risque qui fait fureur sur la plateforme. C’est la loi américaine de 1996 sur la décence des communications, plus spécifiquement son article 230, qui est mise en exergue. La Cour a jugé que, grâce à son algorithme, TikTok a la responsabilité de choisir le contenu qu’elle recommande et promeut auprès de ses utilisateurs, et doit donc réagir en conséquence.

Une des raisons de cette prise de position est le public jeune qui utilise principalement TikTok. En effet, TikTok compte aux États-Unis, principal pays utilisateur de l’application ByteDance, jusqu’à 150 millions d’utilisateurs. Parmi eux, une proportion significative a moins de 30 ans, notamment un quart des utilisateurs qui sont âgés de 10 à 19 ans.

TikTok face aux enjeux de la protection des utilisateurs

Malheureusement, ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit. Avant l’apparition de TikTok, de nombreux jeunes s’adonnaient déjà à des jeux d’asphyxie similaires. Une étude datant de 2015 révélait qu’environ 4 élèves sur 10 avaient déjà joué à des jeux similaires en récréation. Cependant, avec la popularité croissante de TikTok, ces défis ont acquis une plus grande visibilité et accessibilité.

Tawainna Anderson, la mère de Nylah, soutient que TikTok a délibérément guidé sa fille vers ces vidéos dangereuses grâce à son algorithme, en toute connaissance de cause. Si cette action en justice réussit, elle pourrait avoir des conséquences importantes pour d’autres plateformes de médias sociaux accusées de ne pas protéger suffisamment leurs utilisateurs. Dans le cas de TikTok, la firme fait également l’objet d’une tentative d’interdiction aux États-Unis et a été condamnée à une amende de 345 millions d’euros par l’Union européenne pour ne pas avoir suffisamment protégé ses utilisateurs mineurs. Ces actions mettent en évidence les défis en matière de modération du contenu et de protection des utilisateurs auxquels sont confrontés TikTok et d’autres plateformes similaires.

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