Face à une conjoncture économique délicate, le géant de l’automobile, Volkswagen, vient de déclarer un plan de restructuration ambitieux visant à économiser jusqu’à 10 milliards d’euros d’ici 2026. Un programme sans précédent qui pourrait entraîner la fermeture d’usines majeures en Allemagne, mettant en émoi l’industrie automobile européenne. À l’aube de ces changements radicaux, le PDG de Volkswagen, Oliver Blume, souligne l’urgence de la situation pour l’ensemble du secteur. Ces mesures, malgré leur caractère potentiellement disruptif, sont jugées nécessaires pour répondre aux enjeux actuels et futurs du constructeur automobile.
L’opposition syndicale à un plan de restructuration historique
Le syndicat IG Metall se mobilise face à ces projections de fermetures d’usine. Depuis 1994, un programme de sécurité de l’emploi interdisant toute suppression d’emploi au sein du groupe était en vigueur, un dispositif dont la fin serait actée par ces nouvelles directives. Le groupe a vu son bénéfice net trimestriel diminuer de 4,2 % depuis 2023, un ralentissement qui met en lumière les motifs de ce plan de restructuration. Face à cette baisse, Volkswagen estime que ces mesures d’économie pourraient lui permettre de poursuivre sa transition vers l’électrique plus aisément.
Les conséquences d’une crise multidimensionnelle sur le secteur automobile
Volkswagen est frappé de plein fouet par plusieurs crises simultanées : une situation géopolitique tendue, une crise énergétique mondiale, des problèmes dans certaines chaînes d’approvisionnement et une augmentation des coûts de production. Autant d’éléments qui ont entrainé une réduction des ventes du groupe. Or, c’est principalement la dégringolade du marché des véhicules électriques, particulièrement en Allemagne suite à la suppression des aides publiques, qui place le groupe Volkswagen dans une position précaire. Parmi les dix marques de voiture que possède le groupe, plusieurs sont en difficulté, notamment Audi, qui envisage même la fermeture de son usine à Bruxelles.
Malgré l’objectif officiel de passer à 100 % d’électricité d’ici 2035, les Européens semblent résister à ce changement imposé de l’extérieur par la Commission Européenne, une résistance qui n’augure rien de bon pour l’industrie automobile européenne. Le tournant électrique s’annonce plus compliqué que prévu.