22 décembre 2024

Ces sauces tomate proviennent-elles d’Italie… ou de Chine ?



Le parcours troublant de la tomate : des champs du Xinjiang à nos assiettes

Votre humble tomate de supermarché a peut-être fait un voyage plus aventureux que vous ne l’auriez imaginé. Nous allons décortiquer ici l’itinéraire parfois sombre de ces tomates, qui commencent leur périple dans les champs du Xinjiang, en Chine, et finissent dans nos cuisines.

Le lourd secret des tomates du Xinjiang

Le Xinjiang, région située au nord-ouest de la Chine, est un important producteur de tomates dans le monde. Cependant, elle est également tristement célèbre pour ses « camps de rééducation » où les Ouïghours, une minorité musulmane persécutée, sont soumis à un travail forcé. Des détenus tels que Mamutjan ont témoigné de conditions de travail inhumaines, avec une obligation de récolter 450 kg de tomates par jour, sous peine de violences.

Le dédale trompeur de l’étiquetage

Les tomates du Xinjiang parcourent ensuite des milliers de kilomètres pour arriver en Italie, réputée pour ses sauces et concentrés de tomates. Des entreprises locales, à l’instar de Petti, les transforment pour créer des produits qui sont fréquemment commercialisés comme étant « 100 % italiens ». Ce subterfuge est rendu possible par l’absence de législation claire en Europe concernant l’origine des ingrédients.

Des enquêtes ont pourtant révélé des liens entre des distributeurs comme Lidl et des fournisseurs utilisant des ingrédients controversés, malgré leurs prétentions sur la traçabilité. Sur 64 produits testés par la BBC, 17 provenaient du Xinjiang, souvent via l’entreprise italienne Petti. Ces découvertes mettent en lumière l’urgence d’une régulation plus stricte en Europe pour garantir la transparence et prévenir l’exploitation.

Aux États-Unis, des mesures rigoureuses empêchent l’importation de produits issus du travail forcé. En Europe, en revanche, les fabricants s’autorégulent, laissant aux consommateurs le soin de se poser les bonnes questions. Devons-nous privilégier des produits locaux ou exiger davantage de transparence des marques ?

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