Et si le piratage IPTV n’était plus une zone de non-droit ?
Il semblerait que les pirates de la télévision par protocole Internet (IPTV), qui pensaient agir en toute discrétion, ne sont plus à l’abri des sanctions. En effet, l’Europe semble être prête à prendre des mesures strictes pour sauvegarder les droits des propriétaires de contenu et leurs revenus. L’ IPTV, qui facilite la transmission des chaînes télévisées via le net, a souvent été détournée pour accéder à des services payants à un tarif très réduit. Cette pratique illégale provoque des dommages financiers considérables. Selon une étude récente, cette fraude grèverait annuellement les budgets des diffuseurs sportifs français de près de 290 millions d’euros, sans compter le manque à gagner fiscal pour l’État. La piraterie de l’IPTV ne se limite pas à un simple manque à gagner : elle alimente aussi des réseaux criminels impliqués dans d’autres activités illicites.
Un verdict historique : les utilisateurs pirates ne sont plus épargnés par la justice
Récemment, la Cour d’appel d’Athènes a condamné un utilisateur d’un service IPTV illégal à cinq mois de prison. Ce verdict, qualifié d’ « historique » par les médias locaux, marque une étape importante : les utilisateurs finaux sont désormais directement visés par la justice. Cette décision a pour but de dissuader d’éventuels abonnés aux services pirates. Cependant, d’après TorrentFreak, les détails entourant l’arrestation et le profil du condamné restent flous, tout comme les éventuelles mesures de suspension de la peine.
La lutte contre le streaming illégal s’intensifie
Au cours des dernières années, la lutte contre le streaming illégal s’est intensifiée. En 2024, de vastes opérations telles que « Taken Down » ont permis de démanteler des réseaux internationaux de 22 millions d’utilisateurs. En Grèce, la détection d’une base de données d’abonnés à un service pirate a déclenché une vague de poursuites. Cette stratégie pourrait bien inspirer d’autres pays. En Italie par exemple, les pirates identifiés risquent des amendes pouvant atteindre les 5 000 euros. Même si en France, malgré l’existence de sanctions strictes, aucune vaste campagne n’a encore été déployée contre les usagers pirates de l’IPTV, dont le nombre est estimé à 2,5 millions.
Les plateformes légales face à la piraterie : entre baisse des prix et risque de données perdues
Certaines plateformes légales ont choisi de faire évoluer leur stratégie face à cette concurrence illégale. En Grèce, par exemple, des diffuseurs comme Cosmote TV et Nova ont décidé de réduire leurs prix afin d’attirer un public plus large. Une démarche loin d’être suivie par tous, notamment par les diffuseurs français. Ainsi, jusqu’à 37% des amateurs de Ligue 1 regardent les matchs via l’IPTV ou des liens Telegram, des canaux illégaux. Les téléspectateurs doivent toutefois être conscients des risques encourus. En plus des peines et des amendes, l’utilisation de services illégaux peut entraîner la perte de données personnelles, souvent utilisées à des fins malintentionnées.