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La France, forte de sa position de leader européen en agriculture, se trouve paradoxalement confrontée à un dilemme alimentaire. Malgré sa capacité de production à la hauteur de 130 % de son potentiel nourricier, l’Hexagone est profondément engagé sur les marchés internationaux, mettant en péril sa souveraineté alimentaire. Ce défi majeur est au cœur des discussions initiées par la Fondation Terre de Liens, soucieuse de redéfinir les orientations agricoles à quelques jours du Salon de l’Agriculture.
Un modèle agricole en quête de rééquilibrage
Le modèle agricole français favorise, de longue date, les grandes exploitations et la spécialisation, notamment avec l’instauration de la politique agricole commune (PAC) et les SAFER (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural). Résultat : une grande partie de la production est essentiellement orientée vers l’exportation, avec 43 % des terres agricoles destinées à nourrir d’autres nations. Cette dynamique a non seulement réduit le nombre d’exploitations de 1,6 million à 380 000 depuis 1982
