15 novembre 2024

Apple risque 1 milliard d’euros d’amende au Royaume-Uni

L'App Store est la plateforme exclusive d'Apple pour la distribution d'applications sur ses appareils. Si cette exclusivité garantit une certaine sécurité pour les utilisateurs, elle est également source de profits colossaux pour la firme. En effet, pour chaque achat réalisé, Apple prélève une commission allant de 15 à 30%. Une pratique qui, bien que courante dans le secteur, est jugée excessive par bon nombre de développeurs.

Sean Ennis, éminent professeur spécialisé dans les politiques de concurrence à l’université d’East Anglia, est à la tête de cette fronde. Selon lui, ces commissions sont le reflet d'une position dominante, voire monopolistique, qu'Apple exerce sur le marché. Cette "taxe Apple", comme certains la surnomment, serait une entrave à la libre concurrence, pénalisant ainsi les développeurs et, in fine, les consommateurs.

Un contexte européen tendu pour la firme de Cupertino

Apple n'est pas seulement sous pression au Royaume-Uni. L'Europe dans son ensemble semble décidée à mettre des bâtons dans les roues de l'entreprise. Parmi les mesures phares attendues, l'obligation pour Apple d'adopter des ports USB-C pour ses iPhones dès 2024. Une décision qui pourrait bouleverser l'écosystème de la marque.

L'Europe s'intéresse également à la question du "sideloading", c'est-à-dire la possibilité pour les utilisateurs d'installer des applications en dehors de l'App Store. Une pratique actuellement interdite par Apple, mais qui pourrait bien devenir une réalité sous la pression des régulateurs européens.

Quel avenir pour Apple en cas de condamnation ?

Si les allégations des développeurs britanniques étaient confirmées par la justice, Apple pourrait être contraint de verser une amende avoisinant le milliard d'euros (914 millions d’euros très précisément, soit 785 millions de livres sterling). Une somme conséquente, même pour une entreprise de la taille d'Apple. Mais au-delà de l'aspect financier, c'est toute la stratégie commerciale du groupe fondé par Steve Jobs qui pourrait être remise en question.

L'entreprise californienne a toujours mis en avant la sécurité et la qualité de son écosystème comme arguments de vente. Si elle était contrainte de revoir ses pratiques, cela pourrait ébranler la confiance de ses utilisateurs et ouvrir la porte à une concurrence plus féroce sur le marché des applications.

En outre, cette affaire pourrait créer un précédent. Si la firme de Cupertino est jugée coupable d'abus de position dominante au Royaume-Uni, d'autres pays pourraient être tentés de suivre cette voie. La firme pourrait alors se retrouver confrontée à une série de procès à travers le monde, mettant en péril son modèle économique actuel.

Article initialement publié sur EconomieMatin :

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