L’évolution de la recharge de voitures électriques sur les autoroutes françaises, défis et perspectives
Une infrastructure croissante pour les voitures électriques
En France, la présence de bornes de recharge pour véhicules électriques sur les aires d’autoroute se généralise, selon l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA), avec une station tous les 50 kilomètres en moyenne. De nombreuses longues distances peuvent être conquises sans crainte de manquer d’énergie, grâce à un maillage resserré. Les données de l’été 2024 confirment cette efficacité, avec une augmentation de 120% des recharges par rapport à la même période de l’année précédente.
Cependant, il faut s’attendre à une saturation rapide de ce réseau, à cause de l’explosion attendue du parc automobile électrique français, qui, même s’il ne représente actuellement que 2,5% du total, est en passe de croître sensiblement. En effet, la fin des ventes de véhicules thermiques neufs est prévue pour 2035. Les projections des concessionnaires d’autoroutes estiment qu’il faudra compter jusqu’à 80 bornes dans les aires les plus visitées. Des alternatives innovantes sont déjà étudiées pour répondre à cette demande future, comme les bornes mobiles ou des dispositifs de guidage tarifaire.
Le coût élevé de la recharge : un obstacle à surmonter
Si le réseau de bornes de recharge rassure, son coût sur les autoroutes est un frein important. Il faut compter en moyenne 12,50 € pour 100 kilomètres parcourus en voiture électrique, soit un prix comparable à un plein d’essence. Le tarif élevé s’explique par la rapidité de la recharge, avec 83% des bornes offrant une puissance supérieure à 150 kW. Pour contrast, la recharge à domicile coûte entre 0,18 et 0,22 € par kWh, tandis que sur autoroute, c’est jusqu’à 0,60 € par kWh.
Ce prix élevé est justifié, selon les sociétés concessionnaires, par les investissements nécessaires pour installer ces bornes à haute puissance et les redevances perçues des sous-concessionnaires qui exploitent les infrastructures de recharge. Le rapport de l’Autorité de régulation des transports (ART) indique que ces redevances représentent 18% du coût de recharge, contre 4% pour les autres produits disponibles sur une aire de service. Cette situation, où la concurrence pour l’exploitation des bornes n’a pas entraîné une baisse des prix, fait l’objet de nombreuses controverses.