Peut-on réglementer les émoluments des footballeurs sans compromettre la compétitivité de la France?

La question de la régulation des salaires en France, notamment ceux des footballeurs, suscite de nombreuses polémiques. Le mouvement ETHIC, dans sa défense des entreprises et entrepreneurs français qui contribuent grandement à l’économie du pays, se range en opposition à l’idée de cette régulation. Alors, comment canalyser cette dynamique sans compromettre la performance économique du pays? C’est la question cruciale à laquelle nous chercherons à répondre ici.

Le caractère vital du succès économique pour la solidarité nationale

Une analyse de la situation actuelle fait ressortir l’importance des entreprises françaises qui, grâce à leur succès, sont le pilier de la solidarité nationale française. Les taux d’imposition parmi les plus élevés au monde imposés à ces entreprises et entrepreneurs permettent de financer l’action publique. En conséquence, enrayer ce succès équivaudrait à affaiblir la solidarité nationale. Or, c’est précisément grâce à ces entreprises que la France brille sur la scène internationale. Par conséquent, il est indispensable de maintenir leur liberté économique, ce qui englobe la liberté de fixer les salaires, y compris ceux des footballeurs professionnels.

Il convient toutefois de souligner l’importance du partage de la valeur. Bien que l’injustice soit inévitable dans tous les emplois et tous les salaires, il est essentiel que le partage de la valeur augmente encore plus. Il est important de prendre en compte les primes distribuées aux employés de Stellantis, par exemple, qui ne figurent pas souvent dans les discussions sur les salaires. De plus, rappelons que l’écart entre le salaire brut et le net en France est le plus élevé du monde, ce qui reflète l’importance de réajuster certains mécanismes de redistribution.

Pension et réinvestissement : vers une injection des bénéfices dans l’économie

Le centre du débat porte souvent sur certaines sommes qui apparaissent démesurées, en particulier dans le monde du football. Cependant, il est judicieux de rappeler que ces sommes sont généralement réinvesties dans l’économie. Il est effectivement impossible de réguler les salaires sans sortir la France de la concurrence mondiale et du monde libéral. Le risque serait d’appauvrir les individus que nous cherchons à enrichir, comme le souligne Sophie de Menthon.

Un éventuel moyen de réinjecter ces bénéfices dans l’économie pourrait être la mise en place de fonds de pension pour financer une partie des retraites par capitalisation. Cette action aurait pour bénéfice de profiter de ces « dividendes coupables », comme le font déjà d’autres pays. Ainsi, au lieu d’être vus comme une charge, les gains importants (notamment dans le football) pourraient être utilisés de manière constructive dans l’économie nationale.