Passe rail estival: Retour sur une controverse enivrante
Les rouages politiques ont encore une fois grincé lors de l’annonce puis de l’annulation du « Passe rail estival » par le ministre délégué aux transports, Patrice Vergriete. Cette décision a été prise en raison du désaccord de trois présidents de région : Hervé Morin (Normandie), Xavier Bertrand (Hauts-de-France) et Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes). Mais finalement, la mise en place de ce passe a été confirmée le même jour. Retournons sur ce parcours tumultueux.
Genèse d’un passe controversé
C’est en septembre 2023 que la première graine du « Passe rail estival » a été semée par le président de la République, Emmanuel Macron. Ce passe, inspiré du modèle allemand, permet l’utilisation illimitée des trains durant l’été pour les moins de 27 ans. Le coût : un tarif minime de 49 euros par mois. Il couvre toutes les régions, à l’exception de l’Île-de-France, ce qui a causé une grande controverse parmi les présidents des régions concernées.
Le 3 avril 2024, le ministre Patrice Vergriete a fait preuve d’un pessimisme évident. En l’absence d’un « accord des présidents de région », l’initiative ne pourrait être mise en œuvre cette année, a-t-il déclaré sur [France info](#). Ce n’est que plus tard dans la journée qu’une lueur d’espoir a émergé et le passe été confirmé.
Un revirement spectaculaire
Une fois ce passe approuvé, le ministre a remercié Carole Delga, présidente de la région Occitanie et de l’association Régions de France, qui a « remobilisé les présidents de région ». Son annonce a même été saluée par Emmanuel Macron sur [Twitter](#), fanfaronnant sur la réussite de cette initiative.
Toutefois, ce succès ne fait pas l’unanimité. Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a qualifié cette annonce de « méthode d’amateur », mettant en scène les régions pour couvrir sa propre incompétence. Il a exprimé ses préoccupations quant à deux « injustices » : la répartition du coût entre l’État (80%) et les régions (20%), qu’il souhaite voir totalement pris en charge par l’État, et l’exclusion de la région Île-de-France.
De même, les autres présidents de région partagent ces préoccupations, appelant à la mise en place d’un passe rail comprenant toutes les régions, sans exception. Le chemin vers ce passe estival semble donc encore semé d’embûches. Les négociations pour son renouvellement en 2025 s’annoncent musclées. Le gouvernement a encore du pain sur la planche pour régler les aspects techniques et logistiques de ce dispositif.