19 septembre 2024

Gaz naturel liquéfié (GNL) : vers une catastrophe industrielle ?

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La chute de consommation de GNL en Europe : une conséquence de la transition énergétique

Selon les dernières données, la consommation de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) en Europe a connu une chute considérable au premier semestre 2024. En effet, la demande en GNL a fléchi de 20% sur le continent européen et 11% au sein de l’Union Européenne uniquement. Cette tendance à la baisse fait suite à une période de consommation record qui s’est clôturée en 2023, année où le Vieux Continent a enregistré sa plus faible consommation de gaz de la dernière décennie.

La principale raison de cette baisse de la demande est la transition énergétique en cours en Europe. En effet, de nombreux pays européens ont entamé un processus de décarbonisation de leur économie, privilégiant les énergies renouvelables au détriment des combustibles fossiles, dont le GNL. Selon l’Institut pour l’économie de l’énergie et l’analyse financière (IEEFA), la demande de GNL en Europe pourrait chuter de 37% supplémentaires d’ici 2030.

Des infrastructures d’importation de GNL sous-utilisées

Alors que la consommation de GNL en Europe atteint des niveaux historiquement bas, les infrastructures d’importation du GNL en Europe sont de moins en moins utilisées. Le taux d’utilisation moyen de ces terminaux a d’ailleurs chuté significativement au premier semestre de 2024, atteignant 47,2% contre 62,8% un an auparavant. Cette sous-utilisation des infrastructures, qui représentent des investissements colossaux, remet en question leur pertinence à long terme.

En outre, malgré la baisse de la demande, la capacité d’importation de GNL en Europe a continué de croître depuis le début de 2022 et a augmenté de 23%. Cette expansion, portée par des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Turquie et l’Italie, pose problème : face à une demande en chute, de nombreux projets sont aujourd’hui en suspens voire totalement annulés, comme on peut le constater en Albanie, à Chypre, en Irlande, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne.

Augmentation paradoxale des importations de GNL russe

Malgré la baisse générale de la demande de GNL en Europe, les importations de GNL russe en Europe ont augmenté de 11% au premier semestre 2024. Ce constat est paradoxal quand on sait que l’UE a pour ambition de mettre fin à sa dépendance aux combustibles fossiles russes d’ici 2027.

La France, pour sa part, a vu ses importations de GNL russe plus que doubler durant cette même période. En Espagne, les importations sont restées stables, tandis qu’en Belgique, elles ont régressé de 16%. Ces chiffres surviennent en dépit des sanctions et de l’annonce récente de l’UE qui prévoit de bannir les transbordements de GNL russe à partir de ses ports à partir de mars 2025. Selon l’IEEFA, ces faits présagent d’un risque industriel et financier majeur, avec trois quarts des capacités d’importation de GNL potentially non utilisés à l’horizon 2030.

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