8 septembre 2024

Programmation énergétique : le Gouvernement renonce à la voie parlementaire


Stratégie française énergie climat : Enjeux et Ambitions

La Stratégie Française Énergie Climat (SFEC), une initiative sujette à de nombreux débats en 2023 réitère son empreinte. Cependant, son retour en débat public laisse croire qu’un temps précieux pourrait être perdu.

Vers une reprise des conclusions de la SFEC

Le ministre de l’énergie, dans son ambition collective, a voulu reprendre les aboutissements des travaux réalisés l’année précédente. Ces derniers avaient comme objectif de développer les énergies renouvelables pour garantir l’autonomie énergétique de la France et d’accélérer l’abandon des énergies fossiles. La production d’électricité solaire, par exemple, devrait augmenter cinq fois, soit environ 100 GW de capacités installées d’ici 2050. Aussi, la capacité de production d’énergie éolienne devrait doubler tant sur terre (40 à 45 GW) qu’en mer (45 GW).

Cependant, le ministre n’a pas expliqué son engagement envers les chaînes de production renouvelable, absolument essentielles pour la solution globale de l’équation énergétique. Il n’a donc pas spécifié son plan pour la production de chaleur renouvelable et le bois-énergie, tandis que l’objectif pour les gaz renouvelables semble contrastément faible, avec comme but une multiplication par cinq de la production de biogaz d’ici 2050.

Risques d’un renoncement règlementaire

Malheureusement, la France renonce à un cadre stratégique législatif par sous-estimation, car une base politique solide est indéniable pour opérer les changements liés à la transformation de notre système énergétique. Ce renoncement met alors en question l’engagement du gouvernement dans la transition énergétique et risque de coûter un montant impressionnant à l’économie française – environ 10% du PIB ou 260 milliards d’euros/an, comme l’a calculé l’ADEME. Les industriels qui sont censés effectuer les immenses investissements nécessaires ne peuvent donc pas dépendre d’une vision à long terme. Ils attendent de la représentation nationale une orientation stratégique claire.

À l’inverse, le gouvernement envisage une loi qui protège les consommateurs en restreignant les agissements des fournisseurs. Cependant, la dépendance française aux énergies fossiles importées, qui sont responsables de plus de 60% de notre consommation, a créé un côté instable des prix. La première garantie pour les consommateurs est de retrouver une souveraineté énergétique, qui mérite bien une loi digne de ce nom.


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