Cette stratégie, bien que légale si le nouveau grammage est clairement indiqué sur l'emballage, est de plus en plus critiquée par les consommateurs et les associations de défense des droits des consommateurs. La shrinkflation est en effet une manière sournoise de faire augmenter les prix.
Des exemples frappants de shrinkflation
Selon les informations de BFMTV, ce sont les géants de l'agroalimentaire qui sont en première ligne de la shrinkflation. Des marques telles que Pedigree, Lay's, Doritos, Magnum, Carte d'Or, et Findus ont été pointées du doigt pour avoir adopté cette pratique.
Par exemple, le sac de croquettes Pedigree a vu son prix augmenter de 49% tout en réduisant sa quantité de 10 à 7 kg. Cela représente une augmentation de plus de 113% du prix au kilo. De même, les chips Lay's et les tortillas Doritos ont connu des augmentations de prix au kilo de 32% et 19% respectivement.
Aucun produit n’est épargné par cette tendance
La shrinkflation ne se limite pas aux produits alimentaires. Les produits d'hygiène, tels que les couches Pampers, ont également été touchés. Certains paquets ont vu leur nombre de couches réduire tout en subissant une augmentation de prix, entraînant une hausse moyenne de 30% par couche.
La marque Saint-Marc a, de son côté, pratiqué la shrinkflation sur la lessine Résine de Pin. La marque Antikal sur son spray 700 ml. Dash n’est pas en reste, ayant fait augmenter le prix de sa lessive en Pods. BFMTV a identifié près d'une centaine de produits qui ont vu leur prix grimper.
La shrinkflation : une inflation masquée ?
La shrinkflation est souvent perçue comme une manière pour les entreprises de masquer l'inflation. En réduisant la quantité de produit tout en augmentant le prix, les entreprises peuvent maintenir leurs marges sans avoir à augmenter directement le prix de vente.
Mais cette combine est désormais bien connue. Face à cette pratique, les consommateurs deviennent de plus en plus méfiants et critiques. Les associations de consommateurs accusent les marques de tromperie, car le consommateur ne connaît pas toujours le poids exact du produit qu'il achète.
Comment lutter contre la shrinkflation ?
Pour répondre à la montée de la shrinkflation, le gouvernement français envisage de mettre en place des mesures réglementaires pour garantir la transparence. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a qualifié ces pratiques de "trompeuses" et "abusives". Il a évoqué la possibilité d'une législation obligeant les marques à indiquer clairement les changements de quantité sur l'emballage, rappelle BFMTV.
Dans l’attente que l’exécutif légifère, la pratique restera d’actualité. Bien que décriée, elle est en effet parfaitement légale. Seule solution pour les ménages : comparer les prix au kilo et faire jouer la concurrence entre les marques. Le prix au kilo est en effet la seule donnée qui fait référence.
Et les consommateurs ne doivent pas oublier une règle majeure : le prix affiché en rayon est le prix que doit pratiquer le magasin. Si le prix du produit est différent en caisse, que ce soit à cause d’une erreur ou de la shrinkflation, c’est le prix en rayon qui fait loi. Sous quelques conditions.
Article initialement publié sur EconomieMatin :