Les musiciens face à la sévérité de la SNCF : un durcissement des sanctions financières

Chapeau : Selon une étude récente du syndicat Profedim, la SNCF inflige des pénalités sévères aux musiciens transportant de gros instruments.
Une pratique en nette augmentation depuis le début de la crise sanitaire qui met en péril la survie financière de ces professionnels. Des mesures de sécurité
justifiées par la compagnie mais qui soulèvent de nombreuses questions.

Amendes et contraventions, la SNCF met les musiciens à la note

D’après l’enquête du syndicat Profedim, popularisée par la publication _Diapason_,
70% des artistes qui transportent des instruments volumineux comme des contrebasses ou des harpes se voient régulièrement sanctionnés par la SNCF.
39% se voient même refuser l’accès au train et 50% font face à des verbalisations récurrentes. Un durcissement de la situation particulièrement notable depuis le début de la crise de la Covid-19,
la majorité des sondés ayant constaté une amplification du phénomène.

Le montant des amendes infligées représente souvent une portion substantielle du revenu des musiciens, entre 50% et 100% dans certains cas. Un frein économique sérieux,
quand on sait que le cachet des artistes est souvent insuffisant pour assurer une vie confortable. Si une grande part de ces cachets est absorbée par la SNCF, c’est le futur de ces
spécialistes qui est en jeu.

Sécurité et fluidité dans les trains, le plaidoyer de la SNCF

La SNCF explique sa politique par la nécessité de garantir la sécurité
et la fluidité dans les trains. Les normes établies, bien que rigidement appliquées, ont pour but d’empêcher que les bagages n’entravent le passage des passagers à bord.
En essayant d’adapter les dimensions autorisées pour contenir certains instruments comme les violoncelles, la compagnie n’a cependant pas réussi à résoudre le défi posé par des instruments plus encombrants.

Un porte-parole de la SNCF a déclaré à _BFMTV_ : « _À l’issue de ces discussions,
nous avons opté pour une évolution importante en augmentant les dimensions maximales des bagages de 1,20m x 0,90m à 1,30m x 0,90m, ce qui a notamment permis d’inclure les violoncelles._ » Les tentatives de collaboration avec Profedim pour trouver des solutions pour les instruments de très grande taille n’ont pas abouti. Les musiciens refusent d’être séparés de leurs outils durant le voyage, ce qui complique la proposition de la SNCF de faire usage d’un espace dédié dans les voitures bar.