Starbucks : Contradictions entre engagement environnemental et mode de vie décadent du PDG
Reconnue pour son engagement en matière de responsabilité sociale et environnementale, Starbucks se retrouve au cœur des critiques pour son manque de cohérence en la matière. Théoriquement censée être un modèle de conscience écologique, l’entreprise autorise son nouveau PDG, Brian Niccol, à s’offrir le luxe d’un déplacement hebdomadaire en jet privé entre sa résidence située à Newport Beach, Californie, et le siège de la société à Seattle. Une habitude qui n’échappe pas à l’œil du public, particulièrement en cette période où le moindre faux pas environnemental de la part des entreprises est scruté à la loupe.
Le comportement du PDG s’avère d’autant plus dommageable que chaque vol privé entre les deux villes, au gré des 1600 kilomètres les séparant, génère environ deux tonnes de CO2 – à titre de comparaison, c’est la quantité de dioxyde de carbone émise en une année par 25 Européens. De quoi soulever l’indignation quant à l’empreinte carbone annuelle de 321 tonnes de CO2 générée par le supposé fervent défenseur de l’environnement.
Une rétribution extravagante doublée de privilèges sujets à controverse
Ce n’est pas seulement les déplacements polluants de Brian Niccol qui font l’objet de discussions animées. Sa compensation globale qui s’élève à 113 millions de dollars suscite également des interrogations. Ce montant englobe un salaire annuel de 1,6 million de dollars, une prime de bienvenue de 10 millions, un bonus de performance de 3,6 millions et une prime exceptionnelle de 75 millions pour équilibrer les avantages qu’il a abandonnés en quittant Chipotle, son précédent employeur.
Avec une augmentation de 75% comparée à son prédécesseur, Niccol semble surpayé, surtout que Starbucks a récemment enregistré une baisse de 3% de son chiffre d’affaires. Par ailleurs, il jouit d’une flexibilité de travail à domicile quasi totale, un cadeau que peu de PDG peuvent se vanter d’avoir.
L’impact déplorable sur l’image de Starbucks
Le tollé suscité par ces découvertes s’est rapidement fait sentir. Les consommateurs ne tardent pas à exprimer leur mécontentement sur les réseaux sociaux, stigmatisant l’hypocrisie de la marque. Ils pointent du doigt l’incohérence entre les épreuves environnementales demandées aux clients, comme la diminution de l’usage du plastique ou l’introduction de tasses réutilisables, avec le style de vie extravagant du PDG.
Un représentant de Starbucks a tenté de dégonfler la polémique en soutenant que « Brian Niccol s’avère être l’un des leaders les plus efficaces de notre secteur, générant d’importantes rétributions financières au fil des années ». Toutefois, cette justification ne semble pas convaincre dans un monde où l’urgence climatique est plus prégnante que jamais.