27 novembre 2024

Vin : la consommation baisse, l’UE va payer pour le vin détruit

Ce n’est pas la première fois que ça arrive, et probablement pas la dernière. Les viticulteurs ont demandé l’autorisation de détruire le surstock de vin. Ce qu’on appelle la « distillation de crise », déjà pratiquée durant la pandémie de Covid-19 lorsque les ventes ont chuté pour cause de confinements. L’Union européenne, qui doit valider la pratique, a accepté.

« Dans le cadre des programmes nationaux d'aide au secteur viti-vinicole, les États membres pourront désormais recourir à la distillation de crise pour éliminer l'excédent de vin du marché » annonce, dans un communiqué du 23 juin 2023, l’Union européenne. Le vin deviendra alcool non-consommable, et sera réutilisé dans l’industrie. Mais cela implique des pertes financières notables, le prix de l’alcool à destination industrielle étant bien moins élevé que le prix du vin.

L’inflation frappe les viticulteurs

Si les viticulteurs sont contraints d’adopter cette mesure radicale, c’est que les ventes ont baissé. Outre une baisse constante de la consommation, l’inflation pèse lourd. Les ménages doivent faire des choix stratégiques pour gérer leur budget, et le vin semble passer en second plan. Ce qui est loin d’être une mauvaise nouvelle pour la santé.

La baisse est notable : elle « est estimée à 7% en Italie, 10% en Espagne, 15% en France, 22% en Allemagne et 34% au Portugal », précise l’UE. Or, cette baisse survient après une vendange 2022 importante. Les viticulteurs se retrouvent donc avec du vin plein les fûts, sans possibilité de l’écouler, et qui risque d’empêcher le stockage du vin des prochaines vendanges.

Distillation de crise : le vin détruit sera payé

Si l’Union européenne doit valider le principe de la distillation de crise, c’est pour une raison simple : les aides. L’UE va en effet compenser les pertes, pour un montant non précisé. « Il était nécessaire d'adopter des mesures de marché temporaires pour éviter que les vins invendus ne pèsent sur l'ensemble du marché intérieur et n'empêchent les producteurs de trouver des capacités de stockage suffisantes pour la nouvelle récolte. »

La France, également concernée, prévoit de débloquer la coquette somme de 160 millions d’euros pour indemniser les producteurs. Une somme payée pour moitié par l’Union européenne… et pour moitié par l’État, donc les Français. Dans l’Hexagone, ce seront essentiellement du vins du bordelais qui seront concernés par la distillation de crise, chaque pays devant cibler des zones géographiques précises.

Article initialement publié sur EconomieMatin :

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