Lutter contre la fraude bancaire: la Banque de France prend des mesures
Les chèques, en première ligne de la fraude
Aujourd’hui, c’est le papier chèque qui se retrouve au cœur des affaires de fraudes et d’escroqueries selon Véronique Burgaj, qui supervise la sécurité des moyens de paiement à la Banque de France. Comme elle l’a expliqué dans un article publié par les Echos, la principale préoccupation de l’institution est d’empêcher que les chèques ne soient dérobés ou interceptés et utilisés de manière frauduleuse. Pour y remédier, la Banque de France propose donc que les clients puissent récupérer gratuitement leurs chéquiers directement en agence, plutôt que de les recevoir par courrier.
Contrairement aux comptes et cartes bancaires qui peuvent être bloqués instantanément, les chèques présentent un problème majeur : leur annulation n’est effective qu’après plusieurs jours. En 2022, le taux de fraude lié à cet instrument de paiement était de 0,073%, le plus élevé parmi tous les moyens de paiement existants dans l’hexagone. Malgré une baisse d’usage des chèques en France, le pays se positionne toujours en tête en Europe en termes de volume avec 1,17 milliard de chèques émis en 2020, contre 96,73 millions en Italie, le second sur la liste.
Chèques postaux : une interdiction évitée, une alternative proposée
L’idée d’interdire l’envoi des chéquiers par La Poste a été écartée par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. S’exprimant sur France 2, il a exprimé son souhait que les clients aient le choix entre la récupération de leurs chéquiers en agence et leur envoi par courrier. Le but recherché n’est pas d’imposer l’une ou l’autre solution, mais plutôt de minimiser les risques de fraude en favorisant la remise en main propre des chéquiers lorsque cela est possible.
Cependant, la Banque de France est consciente que certains clients ne peuvent pas se déplacer en agence pour récupérer leur chéquier. C’est pourquoi elle a écarté l’idée d’une interdiction stricte de l’envoi de chéquiers par La Poste. L’objectif ultime de l’institution est de combattre activement la fraude aux chèques, qui selon les mots de François Villeroy de Galhau, reste le moyen de paiement le plus sujet à ce fléau.
Article initialement publié sur EconomieMatin :