La « fast fashion », en ligne de mire du gouvernement français
Le gouvernement français a introduit le terme de « fast fashion » pour mettre en lumière le contraste entre les enseignes de prêt-à-porter classiques, qui génèrent des emplois et contribuent à l’économie locale, et les géants de l’e-commerce, majoritairement chinois. Les enseignes de magasins physiques comme Primark, Zara ou H&M, bien que proposant des prix bas, créent de l’emploi et payent des impôts en France, contrairement à des géants tels que Shein, Temu ou Wish. La cible principale de cette nouvelle définition sont les offres chinoises, réputées pour leur surabondance. Shein, par exemple, propose jusqu’à 700 nouveaux modèles par mois. Le 14 mars 2024, l’Assemblée nationale a adopté [un projet de loi](https://www.economiematin.fr/malus-reguler-jungle-ultra-fast-fashion) visant à réguler cette tendance à la surconsommation.
Un « malus » pour combattre la surconsommation
Suite au texte porté par la députée Anne-Cécile Violland, une série de mesures visant à limiter le recours à la fast fashion sera mise en place. L’une des plus significatives est le principe du malus. Les consommateurs qui commandent beaucoup sur ces sites se verront appliquer un surcoût à chaque article commandé. Ainsi, dès 2025, en plus de payer le prix d’un article, les consommateurs français devront débourser un supplément de 5 euros. Cette disposition pourrait faire tripler le coût total d’une commande, freinant, par conséquent, les achats impulsifs.
Augmentation progressive du « malus »
Le texte prévoit une augmentation progressive du malus, atteignant jusqu’à 10 euros par produit d’ici 2030. Toutefois, le gouvernement a fixé une limite : le malus ne peut pas excéder 50% du prix de vente. Ainsi, un vêtement à 1 euro ne pourra pas être affublé d’un malus de 10 euros, mais de seulement 0,50 euro. Anne-Cécile Violland précise que ce malus n’est pas une taxe et ne vise pas à réapprovisionner les fonds de l’État. En revanche, ce surplus sera destiné à soutenir les industriels produisant des produits durables.
Le Sénat, prochaine étape de cette politique anti « fast fashion »
Outre le malus, le projet de loi propose des interdictions et des limitations dans le domaine de la publicité, notamment sur les réseaux sociaux, grand terrain de jeu des enseignes de fast fashion. De plus, il envisage l’introduction de messages d’alerte sur l’impact environnemental des produits. Adopté par l’Assemblée nationale à l’unanimité, le projet de loi doit maintenant passer devant le Sénat. La question reste de savoir si ce malus et ces mesures seront efficaces pour contrer la fast fashion.