La voiture en France : un luxe de plus en plus cher
L’Observatoire Cetelem de l’automobile de 2022 indique un changement de perception de la voiture par les Français. Longtemps considérée comme un symbole de liberté et d’autonomie, la voiture devient désormais un luxe inaccessible pour beaucoup. Avec l’augmentation du coût des réparations auto et la peur grandissante de l’immobilisation de leur véhicule, sont-ils en train de changer radicalement leur rapport à l’automobile ?
Le coût élevé des réparations : une crainte majeure
Les chiffres de l’Observatoire Cetelem de l’automobile de 2022 révèlent une inquiétude croissante de la part des Français vis-à-vis des dépenses liées à leur véhicule. Près de 75% des automobilistes interrogés déclarent ne pas pouvoir se passer de leur voiture. La moitié d’entre eux craignent de ne plus pouvoir financer un véhicule à l’avenir. Cette angoisse s’ancre dans la réalité des tarifs des réparations auto. Bernard Husser, directeur général d’Autovision, mentionne un taux d’évitement des centres de contrôle qui se situe entre 5 et 7%, soit un volume considérable de véhicules non contrôlés.
La législation oblige pourtant chaque automobiliste à soumettre sa voiture à un contrôle technique tous les deux ans pour les véhicules de plus de 4 ans. Par ailleurs, 40 millions d’automobilistes et d’Autovision prévoient une tendance à l’augmentation de l’âge moyen des voitures contrôlées, passant de 16,8 ans en 2019 à 13,4 ans en 2023, ce qui pourrait amplifier les problèmes liés aux coûts et aux immatriculations.
Un risque pour la sécurité routière
Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem, souligne que cette hausse des coûts de réparation touche en particulier les propriétaires de vieux véhicules et ceux ayant un budget serré. Ces automobilistes cherchent souvent à éviter les dépenses d’entretien, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur leur sécurité. Pierre Chasseray de 40 millions d’automobilistes rappelle que l’évitement des réparations est un « mauvais calcul ». Il est plus économique de dépenser pour des petites réparations que de risquer un accident dû à l’aggravation du problème.
En effet, selon le même baromètre, seule une voiture sur trois serait confrontée à une « défaillance critique », pouvant conduire à une immobilisation immédiate. Cependant, ce risque augmente avec l’âge du véhicule. Selon 40 Millions d’automobilistes, les véhicules de moins de quatre ans nécessitent rarement une contre-visite, tandis qu’un véhicule sur six âgé de plus de dix ans nécessite une réinspection.