18 octobre 2024

Insolite : Anne Hidalgo ne s’est pas baignée dans la Seine, mais dans l’Yonne !

La véritable identité du fleuve parisien : un malentendu vieux de l’Antiquité

La Seine ou l’Yonne? Une question de débit…

Qu’est-ce qui, de Paris, descend vers la Manche, dessinant au gré de son passage une trame aquatique dans le paysage urbain? Si votre réponse est la Seine, je suis au regret de vous annoncer que vous êtes victime d’un malentendu persistant depuis l’Antiquité. En réalité, c’est l’Yonne qui devrait arpenter les quais de la capitale.

Qu’est-ce qui fonde cette affirmation? Un principe cardinal de la géographie fluviale. Selon celui-ci, en aval d’un croisement, le nom qui prévaut est celui du fleuve au débit le plus conséquent. C’est le cas par exemple de l’Isère qui se jette dans le Rhône. Cette règle fait de l’Yonne, dont la moyenne du débit est de 93 m³/s, le véritable nom du fleuve qui traverse Paris au lieu de la Seine dont le débit n’atteint que les 80 m³/s.

Un héritage linguistique contre une évidence scientifique

Pourquoi donc persistons-nous à qualifier ce fleuve de Seine? Difficile de ne pas y voir le privilège du poids historique sur l’exactitude scientifique. Rappelons-nous en effet que le fleuve parisien porte le nom de Seine depuis l’Antiquité. Originellement, il s’appelait Sequana, en hommage à une déesse gauloise.

Il est donc légitime de se demander pourquoi l’exception linguistique prend le pas sur la règle géographique. Il ne s’agit pas d’imaginer un complot ourdi par des amoureux de la Seine, mais plutôt de l’importance de la langue et de l’histoire dans notre perception du monde. Le fleuve parisien sera toujours la Seine pour nous, malgré le fait qu’Anne Hidalgo se soit en réalité baignée dans l’Yonne lorsqu’elle a tenu sa promesse de se baigner dans la Seine.

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