3 décembre 2024

Arrestation du PDG de Telegram : trop de liberté, tue la liberté ?

Pavel Durov, fondateur de Telegram, en garde à vue : responsabilité des plateformes et question de la modération

Le paradoxale détention de Pavel Durov, créateur de Telegram

Apprenons aujourd’hui par FranceInfo la surprenante mise en détention de Pavel Durov en France, ce pays qui lui offrit la nationalité en 2021 suite à ses soucis politiques avec la Russie. Mais aujourd’hui, la situation a bien changé puisque c’est la France qui se retourne contre lui tandis que la Russie demande sa libération.

Le motif de son arrestation ? L’Office français de lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin) reproche à Pavel Durov de faire preuve d’une trop grande tolérance vis-à-vis des contenus illégaux qui se propagent sur Telegram, dont le terrorisme, le trafic de drogue et la pédophilie. Est-ce que le fondateur de Telegram peut pour autant être tenu pour responsable de tous les propos tenus sur son réseau ?

L’aspect de la régulation des réseaux sociaux

En effet, l’arrestation de Pavel Durov soulève la question de la responsabilisation des géants des réseaux sociaux. Le fait est que c’est la première fois qu’un PDG d’un réseau social est arrêté pour ce genre de motifs. Les autorités françaises reprochent ainsi à Durov de manquer de contrôle sur son application de messagerie et de refuser de partager certains éléments de son code qui pourrait aider à traquer les activités criminelles. Pourtant, près d’un milliard de personnes dans le monde utilisent Telegram et beaucoup se sont montrés en faveur de la protection de leur liberté d’expression.

Il faut noter aussi que Pavel Durov a pris ses précautions en installant le siège de Telegram à Dubaï pour ainsi échapper aux lois américaines et européennes en matière numérique. Cela est confirmé par le nombre d’utilisateurs européens de Telegram qui ne dépasse pas les 41 millions, en dessous des 45 millions requis par le DSA européen. Quelle sera la suite de cette affaire ? Nous l’ignorons pour le moment mais une chose est sûre, elle soulève des questions fondamentales sur l’étendue de la responsabilité des créateurs de réseaux sociaux.

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