Une nouvelle réforme de la sécurité sociale met en péril le remboursement des prestations médicales
L’Etat envisage de réduire le remboursement des frais médicaux
Comme dévoilé le 10 octobre 2024, le gouvernement a élaboré un plan de réduction drastique du déficit colossal de la Sécurité sociale, s’élevant à 18 milliards d’euros. La principale stratégie envisagée pour combler ce déficit est de réduire les remboursements de l’Assurance maladie pour les consultations médicales. Actuellement, l’Assurance maladie prend en charge 70% des consultations médicales, mais ce taux devrait baisser à 60% à compter de 2025. Le rôle des mutuelles va donc s’intensifier, puisqu’elles devront couvrir 40% des restes à charge, ce qui représente une augmentation de leur charge financière de plus d’un milliard d’euros.
La Mutualité Française n’a pas tardé à réagir face à cette décision, estimant qu’elles ne peuvent devenir l’unique moyen de rééquilibrage du budget de la Sécurité sociale. Avec l’augmentation du reste à charge, les mutuelles seront contraintes d’augmenter leurs cotisations. De plus, la hausse attendue des tarifs est loin d’être négligeable. On estime que les tarifs des mutuelles devraient connaître une augmentation de 4,5 à 9,5% pour les contrats individuels et de 5,5 à 9,5% pour les contrats collectifs en 2025.
Quelles implications pour les assurés et quel avenir pour l’accès aux soins ?
Il est évident que l’année 2025 sera marquée par des défis financiers pour les assurés. En effet, avec une augmentation des coûts de consultation et une réduction des remboursements, le pouvoir d’achat des ménages sera fortement impacté. Par exemple, une consultation médicale qui coûte 30 euros sera remboursée 18 euros par l’Assurance maladie, au lieu de 21 euros actuellement. Les 12 euros restants seront pris en charge par les mutuelles. Les personnes qui ne disposent pas de complémentaire santé (environ 4% de la population, soit 2,5 millions de personnes) seront les plus touchées, puisqu’elles auront à assumer seules l’intégralité des frais non remboursés.
En outre, le gouvernement n’a pas encore mis en place des mesures concrètes pour protéger les ménages face à l’augmentation des tarifs des mutuelles. Certes, des discussions sont prévues avec les assureurs complémentaires afin de limiter cette hausse des prix, mais aucune action concrète n’a encore été mise en œuvre. Pourtant, il est crucial de réguler les tarifs des mutuelles pour éviter que les coûts de la santé ne deviennent inaccessibles pour les ménages les plus modestes. Il est à craindre que sans une action rapide et efficace du gouvernement, cette réforme de la sécurité sociale entraîne une dégradation de l’accès aux soins pour la majorité de la population.