La production d’électricité à domicile en France : un phénomène en pleine croissance
La démocratisation de l’énergie solaire à domicile
Depuis 2019, un nombre croissant de français choisissent de devenir autonomes en matière d’énergie. Aujourd’hui, 1,5 million de foyers ont adopté des solutions d’énergie renouvelable, comme les panneaux solaires, pour produire leur propre électricité. Un phénomène confirmé par Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis, dans une récente interview pour BFMTV. De plus, cette tendance n’est plus limitée aux régions ensoleillées mais concerne également les zones urbaines où de plus en plus de copropriétés se tournent vers des solutions écologiques.
La rapidité de cette transformation est liée à deux facteurs principaux. D’une part, l’inquiétude grandissante des français face à la hausse du prix de l’électricité. En 10 ans, ce dernier s’est en effet envolé de 71,26 %, et de 37,8 % depuis le début de la crise en Ukraine en février 2022. D’autre part, une volonté croissante de maîtriser sa consommation énergétique. Toutefois, si le gouvernement parle de « sobriété énergétique », il est incontestable que l’aspect économique reste le facteur déterminant dans ce changement.
Les difficultés d’intégration de cette production au réseau national
Le nombre croissant de foyers producteurs d’électricité pose toutefois un défi d’intégration de cette production décentralisée au réseau national. Même si 5 gigawatts d’électricité ont été raccordés cette année, le réseau national, dont la plupart des lignes électriques aériennes datent de 50 ou 70 ans, peine à intégrer cette quantité d’énergie. Le coût estimé des infrastructures nécessaires à cette modernisation du réseau est évalué à entre 96 milliards d’euros d’ici à 2035 selon Enedis et 100 milliards selon le gestionnaire du réseau RTE d’ici à 2040.
La modernisation du réseau est donc essentielle pour répondre à la demande grandissante tout en intégrant davantage d’énergies renouvelables. Actuellement, 22 % de la facture d’électricité d’un ménage, contre 30 % il y a quelques années, sont destinés au financement de ces infrastructures. Des augmentations du prix de l’électricité sont donc à prévoir pour financer ces investissements, comme le suggère la hausse envisagée de la taxe du TURPE dès 2025, proposée par la Commission de régulation de l’énergie. Les producteurs particuliers, eux, pourront peut-être échapper à ces augmentations.