12 décembre 2024

Faux arrêts maladie : l’Assurance Maladie accusée de faire la chasse aux mères célibataires

Polémique sur l’algorithme anti-fraude de l’Assurance Maladie : les bénéficiaires précaires dans le viseur ?

Un algorithme controversé qui cible les bénéficiaires précaires

Un récent débat s’est installé autour de l’algorithme anti-fraude mis en place par l’Assurance Maladie. Cette technologie, conçue pour déceler les éventuels bénéficiaires frauduleux, est actuellement sous le feu des critiques. L’organisation La Quadrature du Net a lancé un pavé dans la mare en avançant que cette méthode de notation serait biaisée et discriminatoire, visant tout particulièrement les mères isolées et les bénéficiaires précaires de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S).

L’association a analysé des documents internes de la Caisse nationale de l’Assurance maladie, et leur conclusion est sans appel : l’algorithme aurait tendance à flaguer prioritairement le profil d’une femme de plus de 25 ans avec plusieurs enfants à charge, la plupart du temps bénéficiaires de la C2S. Cette suspicion algorithmique disproportionnée entraînerait des contrôles accrus, des suspensions de droits injustifiées voire une restriction d’accès aux soins pour certaines familles, une situation préoccupante.

La généralisation d’une notation algorithmique critiquée, la Cnam se défend

La Quadrature du Net n’a pas manqué de dénoncer ce qu’ils estiment être la soif de contrôle du système social grâce à la généralisation de ces algorithmes de notation. Selon eux, ce phénomène évoque la menace d’une surveillance digitale accrue et d’une amplification des discriminations et violences institutionnelles. Les chiffres dévoilés par l’association font état d’un taux d’anomalie détecté de 23,73 % en 2019, sur près de 20 000 dossiers contrôlés. Cela représenterait un préjudice financier de plus de 1,3 million d’euros.

Face à ces accusations, la Cnam fait front. Contactée par Le Monde, elle a clamé que l’algorithme ne contient aucune variable en lien avec le genre ou l’âge du demandeur. De leur côté, plusieurs associations ont contacté le Conseil d’État pour demander un encadrement strict de ces intelligences artificielles. Elles craignent une surveillance toujours plus poussée ainsi qu’une déshumanisation des processus de contrôle, qui pourraient petit à petit intégrer des critères de plus en plus précis tels que le handicap ou la santé d’un individu.

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