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Les changements au sein du gouvernement français pourraient avoir des implications importantes pour l’économie du pays. Le départ de Bruno Le Maire et l’arrivée d’Antoine Armand en tant que nouveau ministre de l’Économie marquent une nouvelle ère de défis financiers, avec des prévisions suggérant que le déficit public de la France pourrait atteindre 6% du PIB en 2024. Alors que le gouvernement tente de résoudre les facteurs majeurs contribuant à cette crise financière, il est également question de possibles mesures drastiques pour limiter les dommages.
Une dette publique française en constante augmentation
La France se trouve à un moment crucial sur le plan financier, le déficit public du pays ayant explosé à un niveau inattendu. Deux facteurs majeurs sont cités comme responsables de cette situation – premièrement, les dépenses des collectivités locales, qui ont connu une hausse significative, et deuxièmement, la baisse des recettes fiscales qui n’arrivent plus à soutenir l’économie du pays. L’Association des maires de France (AMF) a réfuté les allégations selon lesquelles les collectivités locales seraient fautives, affirmant que leur dette est restée stable depuis trente ans.
En parallèle, le rendement de la TVA est moins robuste que prévu, ce qui nuit également au budget du pays. Comme le note Thomas Cazenave, ancien ministre du Budget, la baisse des marges de la TVA sur les exportations ainsi qu’une révision à la baisse des prévisions pour l’impôt sur les sociétés pèseraient lourdement sur les finances de l’État.
Les défis du nouveau gouvernement
Face à ces pressions financières, le nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, devra être très réactif. Des économies ou de nouvelles mesures pour augmenter les recettes de l’État sont impératives pour réduire le déficit public à 5% en 2025. Le coût de l’inaction serait énorme : Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, avertit que sans un contrôle adéquat de la dette, la France risquerait un « shutdown » financier.
Malheureusement, le calendrier budgétaire est serré, le nouveau gouvernement ayant seulement deux semaines pour présenter son plan financier pour 2025. Dans ce contexte, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour parvenir à une situation financière stable, tout en évitant de tomber dans les sanctions de l’UE pour déficit excessif qui pourraient atteindre 2,5 milliards d’euros par an.