Chapeau : Fruit préféré des Français depuis 2023, la banane pourrait voir son prix augmenter face aux multiples défis logistiques et environnementaux auxquels fait face la filière. En effet, ce secteur lutte pour maintenir ses prix accessibles alors que l’inflation touche chaque maillon de sa chaîne de production. Avec une production de 750000 tonnes chaque année, la tâche s’annonce complexe.
Défis majeurs pesant sur les tarifs de la filière banane
De nombreux facteurs rendent difficile le maintien du prix des bananes à un niveau bas. Parmi eux, les coûts logistiques relatifs au transport des fruits, impactés par les faibles niveaux d’eau au canal de Panama, ont pris une part importante. La hausse vertigineuse des prix des intrants agricoles depuis 2020 ne fait que renforcer cette difficulté. Face à cette situation, nombreux sont les producteurs qui ont opté pour d’autres cultures plus rentables, notamment en Équateur, premier fournisseur européen de ce fruit.(source)
À cela s’ajoutent les problèmes environnementaux. En effet, la production de bananes, principalement concentrée dans les régions tropicales, est fortement touchée par les bouleversements climatiques. Entre la sécheresse en Afrique, les ouragans frappant l’Amérique centrale, ou encore les précipitations irrégulières dans les Antilles, les récoltes sont sérieusement perturbées. Qui plus est, l’Europe dépend fortement des importations en provenance d’Afrique et d’Amérique latine, qui représentent respectivement 42% et 39% de ses approvisionnements.
Innovation et responsabilité partagée : des solutions possibles ?
Malgré un paysage sombre, des pistes de solution sont en cours d’exploration pour éviter une hausse durable des prix de la banane(source). D’un côté, des scientifiques travaillent à la création de nouvelles variétés de bananes, capables de résister aux maladies et aux effets du changement climatique. Parallèlement, des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, alliant utilisation de couverts végétaux et réduction des herbicides, sont à l’étude. Malgré tout, ces initiatives requièrent des investissements supplémentaires, estimés entre 10 et 20 centimes par kilo.
Quant à la question de qui va payer cette facture, la nécessité d’une responsabilité partagée tout au long de la chaîne de production, des producteurs aux distributeurs, se fait de plus en plus sentir. Une approche collective pourrait permettre d’absorber ces coûts tout en évitant une hausse excessive des tarifs pour le consommateur. En attendant de trouver un équilibre, il est possible que les consommateurs aient à accepter des augmentations de prix pour maintenir l’accès à ce fruit si apprécié et indispensable.