Pour donner un aperçu de l’impact climatique des ultra-riches, un Européen fortuné moyen prend environ 140 vols par an, totalisant 267 heures de vol. Par conséquent, la quantité de CO2 qu’il émet équivaut à ce qu’un citoyen européen moyen produirait en 112 ans. Pendant ce temps, une semaine passée sur un yacht de luxe pour un milliardaire peut générer autant de CO2 qu’un Européen moyen en 585 ans.
Émissions de carbone exacerbées par la richesse excessive
Selon un rapport publié par Oxfam, si nos taux d’émissions de carbone actuels persistent, notre budget carbone – la quantité de CO2 pouvant encore être libérée dans l’atmosphère sans provoquer un réchauffement climatique catastrophique – sera épuisé en seulement quatre ans. Si tout le monde adoptait le train de vie des 1% les plus riches, ce budget carbone serait épuisé en moins de cinq mois. Pire encore, si nous adoptons le mode de vie des milliardaires, connus pour leur utilisation fréquente de jets privés et de super-yachts, notre budget carbone serait épuisé en deux jours.
Investissements « toxiques » des ultra-riches exacerbant la crise climatique
Le rapport d’Oxfam souligne également les investissements massifs des riches dans des industries nocives pour le climat. Ces dits investissements « toxiques » sont environ 340 fois plus polluants que leurs biens de luxe. En d’autres termes, leur impact sur le changement climatique va bien au-delà de leur mode de vie extravagant et s’étend à leurs décisions d’investissement. En Europe, par exemple, les investissements des 36 milliardaires les plus riches émettent chaque année autant de CO2 que 4,5 millions de citoyens européens.
Les conséquences de la crise climatique aggravées par l’injustice
La double injustice climatique est que non seulement les moins fortunés sont moins polluants, mais ils souffrent également davantage des conséquences de la crise climatique. C’est ce qu’Oxfam appelle le « paradoxe climatique ». Les régions les plus touchées par les pénuries alimentaires, la sécheresse et les catastrophes naturelles sont également celles qui ont le plus faible impact carbone. En outre, le 1% le plus riche de la population mondiale est responsable de 16% des émissions de gaz à effet de serre, tandis que 50% les plus pauvres en produisent seulement 7%. Malgré cela, ce sont ces populations qui subissent le plus les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes exacerbés par le changement climatique.
Répartition des émissions de carbone entre les riches et les pauvres
Pour illustrer l’étendue de cette inégalité, voici une comparaison des émissions annuelles moyennes de carbone entre les riches et les pauvres:
Le 1% le plus riche (super-riches): 110 à 130 tonnes de CO2, principalement générées par l’utilisation de jets privés, de yachts et d’investissements dans des industries polluantes.
50% les plus pauvres (monde): 1 à 3 tonnes de CO2, principalement générées par des besoins de base tels que la nourriture et le logement, avec peu de moyens de transport motorisés.