Entente secrète dans l’agroalimentaire : un scandale sanitaire et une atteinte à la concurrence
Un accord secret d’un danger public
Entre 2010 et 2015, une entente secrète semble avoir uni quinze figurent dominantes de l’industrie agroalimentaire, parmi lesquelles figurent Bonduelle, D’Aucy et Unilever. Le pacte aurait visé à occulter la présence du bisphénol A, un perturbateur endocrinien identifié par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), dans leurs produits en conserve. Ce composé chimique est associé à de nombreuses pathologies dont le cancer du sein et l’infertilité.
En gardant secret cette information cruciale, ces entreprises ont non seulement exposé inutilement leurs consommateurs à des risques sanitaires considérables, mais ont également supprimé leur capacité de faire un choix éclairé pour des produits sans bisphénol A. Ceci a largement perturbé la concurrence équitable dans le secteur agroalimentaire à une période où des alternatives plus sûres étaient disponibles.
Des sanctions pour une transparence nécessaire
L’Autorité de la concurrence a réagi le 11 janvier 2024 en infligeant des sanctions sévères à ces entreprises, atteignant un montant total de 19,5 millions d’euros. Une pénalité historique pour corriger une « infraction unique, complexe et continue » et pour rétablir la transparence requise pour protéger les consommateurs.
L’ébruitement de cette entente a suscité une vague de choc parmi les consommateurs et dans le secteur agroalimentaire. Les entreprises en cause vont devoir déployer des efforts considérables pour réhabiliter leur image, espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard.
Article initialement publié sur EconomieMatin :