Le point sur les taux d’intérêt et la durée des crédits immobiliers en France
Des taux d’intérêt en baisse
Du second semestre 2023 jusqu’à mi-2024, la courbe des taux d’intérêt des crédits immobiliers a affiché une tendance à la baisse notable. En effet, on a observé une diminution en moyenne de 9 points de base chaque mois sur cette période. Néanmoins, cette baisse s’est quelque peu ralentie à partir du mois de juillet 2024, ne relevant plus que d’une chute de 4 points de base, pour établir un taux moyen de 3,62%. Cette dynamique à la baisse a été largement encouragée par la concurrence entre les institutions bancaires qui, en quête de nouveaux clients dans un secteur immobilier en pleine mutation, ont ainsi réduit leurs marges afin de dynamiser la demande tout en augmentant la solvabilité des emprunteurs.
Le panorama des taux d’intérêt en fonction de la durée des prêts montre des variations distinctes, en fonction de la stratégie des emprunteurs. Ainsi, pour un prêt sur 15 ans, le taux moyen se situe à 3,49%, contre 3,50% pour un prêt sur 20 ans, et 3,60% pour une durée de 25 ans. Cette tendance à la baisse des taux sur le long terme témoigne de la volonté des banques d’étendre la durée des prêts afin de diminuer les mensualités, augmentant ainsi la capacité d’emprunt des ménages et leur permettant d’accéder à des biens immobiliers de plus grande valeur.
Une durée d’endettement croissante
La durée moyenne des crédits immobiliers dans l’Hexagone affiche, elle aussi, une tendance à la hausse, atteignant 251 mois en juillet 2024, soit près de 21 ans. Pour l’acquisition d’un bien immobilier neuf, cette durée peut même s’allonger jusqu’à 275 mois, soit environ 23 ans. Cependant, en dépit de ces efforts, la capacité d’emprunt des ménages reste inférieure aux niveaux observés en 2022. Ainsi, un ménage pouvait emprunter en moyenne 100 000 euros à la fin de l’année 2022 contre seulement 89 100 euros en juillet 2024.
Le marché du crédit immobilier reste tendu, en raison notamment de la réglementation en place, notamment les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), qui vise à encadrer le taux d’endettement des ménages. Cela a conduit à une augmentation de la proportion des prêts accordés sur des durées supérieures à 20 ans. En 2024, 65,6% des prêts sont consentis sur des durées excédant 20 ans, contre seulement 48,1% en 2019. Malgré des taux plus bas qui favorisent les ménages, l’augmentation de l’apport personnel exigé par les banques, qui a progressé de 23,9% depuis janvier 2022, constitue un obstacle supplémentaire pour les ménages. Cette hausse de l’apport personnel est une conséquence directe des exigences des banques pour se conformer aux recommandations du HCSF, qui cherchent à maîtriser le risque de surendettement des ménages.