Instaurée en 2008, la franchise médicale a pour objectif de limiter les dépenses de santé de l'État. Actuellement fixée à 50 centimes par boîte de médicaments, elle pourrait bientôt doubler, impactant directement le portefeuille des Français. Les actes paramédicaux et les transports sanitaires sont également concernés, avec des franchises respectives de 50 centimes et 2 euros.
Les détails de la proposition
Le gouvernement envisage de faire passer cette franchise médicale à 1 euro pour une boîte de médicaments ou un acte paramédical, et à 4 euros pour un transport sanitaire. Toutefois, certaines exceptions subsistent : les médicaments et actes délivrés à l'hôpital, les transports d'urgence, ainsi que les moins de 18 ans, les femmes enceintes et les bénéficiaires de certaines aides ne sont pas concernés.
Impact sur les consommateurs : une hausse du coût de la santé
Des coûts additionnels pour les patients
Pour de nombreux Français, cette augmentation de la franchise médicale signifie des frais supplémentaires non négligeables. Comme le souligne Francine sur RMC, qui suit plusieurs traitements : « J'en ai cinq par jour, donc automatiquement ça finit par faire un petit montant ».
La réaction des professionnels de santé
Luc Duquesnel, président de la branche « généralistes » de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), dénonce sur FranceInfo cette mesure comme « un coup de canif dans ce contrat social, de ce qu'est notre sécurité sociale ». Pour lui, l'augmentation des franchises médicales risque d'aggraver les problèmes d'accès aux soins.
Augmenter la franchise médicale pour faire des économies
Un objectif d'économies
Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de réaliser des économies. En effet, la consommation de soins et de biens médicaux a représenté 209,2 milliards d'euros en 2020. Et la France est connue pour sa consommation élevée de médicaments qui pèse lourd sur le budget de la Sécurité Sociale.
Responsabiliser les Français
Outre les économies, le gouvernement souhaite par ce doublement des franchises médicales responsabiliser les Français face à leur consommation de médicaments. Cependant, cette vision est contestée par certains experts, comme Frédéric Bizard, économiste spécialiste des questions de santé, pour qui cette mesure n'a qu'un sens budgétaire.
Article initialement publié sur EconomieMatin :