Analyse de la performance de l’épargne réglementée en France en septembre 2024
La collecte du Livret A et du LDDS en septembre 2024 enregistre une baisse conséquente par rapport à l’année précédente, malgré un taux de rémunération attractif. Cette tendance est liée à une hausse de la consommation et une baisse de l’inflation incitant les ménages à se tourner vers l’épargne à long terme comme l’assurance vie.
Perte de vitesse du Livret A et du LDDS
Le mois de septembre 2024 a vu une régression significative de la collecte du Livret A, avec seulement 210 millions d’euros collectés, contre 1,5 milliard en août. Cette décollecte en septembre n’est guère surprenante, puisque six déjà observées depuis 2009. Par ailleurs, la collecte pour les neuf premiers mois de 2024 est nettement inférieure à celle de 2023, année exceptionnelle, avec 13,42 milliards d’euros.
Le LDDS n’est pas en meilleure position avec une collecte nulle en septembre, marquant une rupture significative par rapport aux mois précédents. La variabilité du LDDS s’explique par son association fréquente avec les comptes courants des ménages. Les ménages ont donc tendance à puiser dans leurs LDDS pour faire face à des dépenses courantes ou imprévues. La collecte du LDDS atteint ainsi 6,1 milliards d’euros pour les neuf premiers mois de 2024, en déclin par rapport à la même période en 2023.
Des facteurs économiques en faveur de l’épargne à long terme
Plusieurs facteurs ont contribué à cette baisse de collecte pour le Livret A et le LDDS. D’une part, une augmentation de la consommation en août et septembre a incité les ménages à puiser dans leur épargne. D’autre part, la diminution de l’inflation à seulement 1,2% en septembre a encouragé une reprise de la consommation, abandonnée suite à une série de chocs économiques. Avec une amélioration de leur pouvoir d’achat, les ménages ont donc eu tendance à réduire leur épargne de précaution.
En outre, l’épargne à long terme semble avoir pris le dessus en septembre. Les ménages ont notamment favorisé l’assurance vie, qui a enregistré une collecte nette de 2,5 milliards d’euros. C’est également le cas du LEP, Livret d’Épargne Populaire, qui a enregistré une collecte positive de 330 millions d’euros en septembre, bien qu’en recul par rapport à l’année précédente. Le LEP reste toutefois une option attractive du fait de son taux de rémunération de 4%.
Malgré une décollecte notable en septembre, l’épargne réglementée en France reste solide avec un rendement réel positif depuis mars 2024, une première depuis 2009. Cette tendance pourrait toutefois s’inverser en février 2025 avec une possible baisse du taux du Livret A et du LDDS à 2,5%, suite à l’arrêté du 27 janvier 2021.