L’influence des lobbys sur la législation
Un groupe de 320 scientifiques et professionnels de la santé internationaux a publié une tribune le 11 mai 2023, dénonçant l’influence de « puissants lobbys » qui tentent de retarder l’adoption de l’étiquetage nutritionnel Nutri-Score en Europe. Parmi les opposants, on retrouve de grandes entreprises alimentaires comme « Ferrero, Lactalis, Coca-Cola, Mars, Mondelez, Kraft… », ainsi que des secteurs agricoles comme ceux du fromage et des charcuteries, souvent notés D ou E sur l’échelle du Nutri-Score.
Les signataires dénoncent également des politiques « instrumentalisant » le Nutri-Score, à l’instar du gouvernement italien qui y voit un « complot européen » contre ses produits « Made in Italy ».
Un étiquetage basé sur la science nécessaire
Face à ces pressions, les scientifiques ont accompagné leur tribune d’un rapport de plus de 60 pages, rédigé par des experts en nutrition, obésité, santé publique, médecine préventive, endocrinologie et cancérologie. Ce dossier compile les nombreuses études démontrant l’utilité du Nutri-Score pour la santé et « son efficacité pour aider les consommateurs à orienter leur choix vers des aliments de meilleure qualité ».
Les auteurs appellent la Commission européenne à « proposer, dans les plus brefs délais, une législation pour adopter un étiquetage nutritionnel interprétatif obligatoire à l’échelle de l’Union européenne, qui soit basé sur la science, comme c’est le cas du Nutri-Score ».
Le Nutri-Score en constante évolution
Depuis son lancement en 2017, le Nutri-Score a fait l’objet de critiques sur le caractère obsolète ou inadapté de certaines recommandations. L’étiquetage nutritionnel, déjà mis en place en France et six autres pays européens, s’adaptera néanmoins aux évolutions des connaissances en alimentation et santé. Les autorités sanitaires ont annoncé en avril que le mode de calcul du Nutri-Score serait modifié d’ici la fin 2023, pour mieux prendre en compte ces avancées.