L'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de brut, a décidé de prolonger d'un mois la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour. Cette décision s'inscrit dans une stratégie visant à stimuler les prix du pétrole, qui ont connu une baisse significative.
Les analystes avaient anticipé cette deuxième prolongation des coupes, initiée en juillet 2023. Cette politique saoudienne, également adoptée par la Russie, a entraîné une légère augmentation des prix du pétrole après plusieurs semaines de déclin.
Ce qui est logique : la baisse de la production augmente les tensions sur les marchés. Et lorsque l’offre baisse alors que la demande stagne voire augmente, les prix grimpent.
Les détails derrière la décision de l’Arabie Saoudite
Le ministère saoudien de l'Énergie a annoncé le 3 août 2023 que cette politique de réduction se poursuivra en septembre 2023 et pourrait même être « prolongée et renforcée ». Pour le mois de septembre 2023, la production du royaume sera d'environ neuf millions de barils par jour.
L'Opep+, qui regroupe les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole et des États alliés, notamment la Russie, soutient cette stratégie. Les producteurs de pétrole font face à une volatilité des marchés, en partie due aux conséquences persistantes de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 et à une reprise économique instable en Chine. En réduisant la production, ils espèrent stabiliser les prix à un niveau élevé.
Impacts sur les marchés mondiaux du pétrole
L'Arabie Saoudite mise sur des prix élevés pour financer un vaste programme de diversification économique. Ce programme vise à réduire la dépendance du royaume à l'exportation de pétrole brut. Suite à l'annonce saoudienne, les prix du pétrole ont connu une légère augmentation.
Le Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a atteint 83,62 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre s'est élevé à 79,97 dollars le 3 août 2023. La hausse s’est poursuivie : le 4 août 2023, avant l’ouverture de la Bourse de Paris, le Brent dépassait la barre symbolique des 85 dollars le baril, à 85,28 dollars, tandis que le WTI franchissait la barre des 80 dollars à 81,71 dollars le baril. Des niveaux de prix semblables à ceux d’avril 2023 et que la Bourse n’avait plus connus depuis début mai 2023.
Les experts estiment que l'Opep a enregistré une baisse de production d'environ 900.000 barils par jour, principalement de la part de l'Arabie Saoudite.
La Russie suit le mouvement de baisse de la production
Outre l'Arabie Saoudite, la Russie s'est également engagée à maintenir ses coupes de production en septembre 2023. Alexandre Novak, vice-premier ministre russe, a confirmé que la Russie réduirait ses exportations de 300.000 barils par jour en septembre 2023, après une première réduction de 500.000 barils par jour en août 2023.
Une décision qui, toutefois, ne devrait pas avoir de conséquences sur le marché français. À la suite de la guerre en Ukraine, en guise de sanctions, le prix du baril de pétrole russe a été plafonné à 60 dollars. Si bien que la Russie refuse désormais d’exporter son pétrole brut aux pays appliquant ce plafond de prix désavantageux par rapport aux prix en Bourse.
Hausse du prix du pétrole : le carburant va flamber
La décision de couper la production de brut pour soutenir les prix du pétrole en Bourse va avoir un effet négatif sur le portefeuille des Français. Les prix des carburants, en hausse depuis début juillet 2023, devraient continuer de grimper. Plus le pétrole est cher en Bourse plus ce niveau élevé de prix se reflète à la pompe.
Les automobilistes devront donc se préparer, dans les semaines et mois à venir, à ce que le litre d’essence ou diesel grimpe encore. Les prix vont-il franchir à nouveau la barre symbolique des 2 euros le litre ?
Article initialement publié sur EconomieMatin :