Une augmentation symbolique pour les fonctionnaires en deçà du SMIC
Aux vues des informations fournies par la Direction générale de l’administration et de la fonction publique
(DGAFP), le salaire minimum des fonctionnaires, qui se trouve actuellement en dessous du SMIC, va connaître une
hausse sous forme d’une « indemnité différentielle ». Cette augmentation est plus une mesure corrective
qu’une revalorisation véritable du salaire de base. La cause de cette initiative ? Le souhait de se conformer
à la législation qui interdit de payer un employé en dessous du salaire minimum interprofessionnel de croissance
(SMIC), sans distinction entre le secteur public et privé.
Une mesure légalement obligatoire mais insatisfaisante
La hausse annoncée du salaire des fonctionnaires est plutôt perçue comme une plaisanterie amère. En réalité, il
s’agit uniquement d’applications de la loi qui prohibe une rémunération inférieure au SMIC ; celle-ci ne génère pour
les fonctionnaires qu’une revalorisation de 6 centimes d’euro. Les syndicats, très réactifs, ont critiqué cette
augmentation, en la qualifiant de « dérisoire ». La CGT Fonction publique la juge même offensante et provocatrice.
La CGT et plusieurs autres syndicats exigent une réelle hausse générale des salaires. Selon eux, une révision à
la hausse des salaires des agents publics est urgente. Ils rappellent également que dans le passé, d’importants
accroissements ont été accordés (+3.5% en 2022 et +1.5% en 2023). Ils estiment que la mesure actuelle ne répond
pas aux besoins que requièrent les circonstances actuelles et l’inflation.
Le gouvernement et les fonctionnaires en quête d’un consensus
La réévaluation salariale des fonctionnaires est une obligation légale causée par l’augmentation du SMIC. Le
salaire minimum dans la fonction publique, actuellement à 1 801,74 euros, est pendant 6 centimes en dessous du
nouveau plafond du SMIC. Cette majoration est plus une manœuvre administrative qu’un véritable geste de soutien
envers les agents de la fonction publique.
Le climat reste tendu entre les fonctionnaires et le gouvernement. Alors que les premiers demandent des
négociations pour une réévaluation globale des traitements, le gouvernement paraît pencher vers des politiques
d’économies. Disposer d’un budget de 40 milliards d’euros pour le projet de loi de finances est actuellement
un enjeu majeur pour le gouvernement.