Repenser les priorités salariales : l’ère des augmentations ciblées
Les entreprises sont en train de revoir leurs priorités salariales avec une approche plus ciblée. En effet, d’après l’enquête de la « Total Remuneration Survey », environ 20% des employeurs n’ont pas établi une stratégie claire en matière d’augmentation des salaires, et presque la moitié d’entre eux optent pour une augmentation focalisée sur les performances individuelles et la rétention des talents.
L’année 2025 semble marquer un tournant avec un ralentissement des augmentations collectives, souvent menées dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Les entreprises choisissent de privilégier les collaborateurs stratégiques ou les plus performants. Cependant, les secteurs industriels et technologiques, confrontés à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, continuent d’offrir des hausses compétitives pour attirer les talents. Selon la dernière enquête de Mercer, les métiers liés à l’ingénierie, à la production ou aux ventes restent une priorité pour les entreprises qui cherchent à rester attractives malgré un climat économique incertain.
Une diminution du recrutement et une hausse des avantages non financiers
Les perspectives de recrutement pour 2025 ne sont pas très optimistes avec seulement 20% des entreprises envisageant d’accroître leurs effectifs, contre un tiers en 2023. Par ailleurs, un nombre croissant d’entreprises envisagent de réduire leurs effectifs. Toutefois, cette tendance reste minoritaire. Dans ce contexte, les entreprises cherchent d’autres moyens pour rester compétitives, notamment par le biais des avantages non financiers qui sont de plus en plus privilégiés. L’amélioration des avantages sociaux, l’égalité salariale entre hommes et femmes, la flexibilité du temps de travail et le télétravail sont parmi les mesures prises par les entreprises pour maintenir leur attractivité.
La guerre des talents reste d’actualité malgré ces difficultés. Les entreprises doivent trouver le juste équilibre entre l’optimisation de leurs coûts et la rétention de leurs talents clés. Les augmentations ciblées deviennent ainsi un outil majeur en matière de politique salariale, en parallèle avec les primes de performance et la rémunération variable. La prochaine vague de Négociations Annuelles Obligatoires en 2025 pourrait s’avérer complexe dans cet environnement économique incertain. Seules 11% des entreprises interrogées ont déjà préparé leurs négociations, contre 8% en 2023.