23 novembre 2024

SFR perd toujours des centaines de milliers d’abonnés par trimestre

La crise de SFR : Des chiffres en chute libre et une dette astronomique à résorber

SFR fait face à une érosion persistente de ses abonnés

La firme SFR a annoncé une perte significative de 343 000 clients mobiles et de 87 000 clients fixes au deuxième trimestre 2024. Avec une base de clientèle réduite à 19,624 millions de clients mobiles et 6,227 millions de clients fixes, la société déplore une tendance continuelle de désabonnement. Ce scénario a commencé dès le premier trimestre 2024 avec une perte de 487 000 abonnés mobiles et de 77 000 clients box, pour finir l’année 2023 sur une note triste avec la désertion de 158 000 clients box et 315 000 clients mobiles.

D’autre part, cette hémorragie d’abonnés a logiquement impacté les performances financières de l’opérateur. Au cours du deuxième trimestre 2024, le chiffre d’affaires de SFR a reculé de 5,2 % par rapport à la même période de l’année précédente, s’établissant à 2,542 milliards d’euros. Cette baisse a entraîné une diminution de 7,5 % de l’excédent brut d’exploitation (Ebitda), qui s’est chiffré à 913 millions d’euros.

Altice – Maison mère de SFR en bataille contre sa dette colossale

La situation s’envenime d’autant plus que la dette nette de l’entreprise s’élève à 24,4 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2024, obligeant l’entreprise à envisager des mesures drastiques pour s’en désendetter. Altice France, la maison mère de SFR, a érigé la réduction de cette dette comme une priorité pour l’année 2024, avec notamment la déclaration en mars 2024 de leurs intentions de ramener le niveau d’endettement à un seuil inférieur à 4 fois son Ebitda.

Pour atteindre cet objectif, plusieurs initiatives de désendettement ont déjà été engagées par Altice et son dirigeant, Patrick Drahi, incluant la vente de sa filiale Teads, spécialisée dans la publicité en ligne, à Outbrain pour un milliard de dollars. Cette transaction, qui devrait être finalisée au premier trimestre 2025, s’ajoute à la cession de la branche médias d’Altice France (BFMTV, RMC) à CMA CGM pour 1,55 milliard d’euros, ainsi que la vente de ses centres de données à Morgan Stanley pour 530 millions euros. Cependant, la tâche reste colossale face à une dette si importante et une baisse des revenus continue.

Le contexte financier déjà difficile de l’opérateur est over-shadowed par un scandale de corruption autour d’Armando Pereira, dirigeant de la filiale portugaise et cofondateur d’Altice, ainsi que l’exil fiscal de Patrick Drahi, dont la holding Altice est basée au Luxembourg pour payer moins d’impôts. Les enjeux sont donc multiples pour la société SFR et sa maison mère, qui se battent à la fois contre une baisse notable des abonnés, une chute de leur chiffre d’affaires et une montagne de dettes à rembourser.

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