Projet de prolongation de l’usage des titres-restaurants dans la grande distribution
Maintien prévu de l’usage des titres-restaurants pour les courses alimentaires en 2025
Selon une source proche de Laurence Garnier, secrétaire d’État à la Consommation, une mesure est envisagée pour prolonger l’usage des titres-restaurants dans les supermarchés pour toute l’année 2025. Selon Le Parisien et RMC, cette mesure, initialement prévue jusqu’à fin 2023 et déjà prolongée deux fois, est susceptible de se maintenir un an de plus.
Les salariés français ont pris l’habitude, et apprécient, de payer une partie de leurs courses avec ces titres, initialement pensés pour la restauration. Cependant, cette mesure, loin d’être acceptée de tous, est perçue par les professionnels du secteur de la restauration comme une menace pour leur activité.
Des conséquences inéquitables sur le secteur de la restauration et de la distribution
L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) dénonce une concurrence déloyale de la part des grandes surfaces, bénéficiant de cette mesure au détriment des restaurateurs. En effet, depuis son extension en 2022, les restaurateurs ont perdu 6,4 points de parts de marché, pendant que les grandes surfaces gagnaient 8,4 points. Un manque à gagner pour le secteur de la restauration estimé à 576 millions d’euros et un transfert d’argent vers les grandes et moyennes surfaces de près de 756 millions d’euros. Les restaurateurs demandent donc un retour aux usages traditionnels des titres-restaurant.
Au milieu de cette polémique, le gouvernement se trouve dans la position délicate d’avoir à arbitrer entre ces revendications et le besoin de soutenir le pouvoir d’achat des ménages français. En dépit d’une inflation en baisse, il est important de souligner que les prix des denrées alimentaires restent élevés et que le mode de consommation des salariés a évolué vers une préférence pour les repas préparés à domicile.
Une mesure sans impact direct sur les finances publiques et une réforme envisagée à moyen terme
Il est à noter que cette prolongation ne porte pas atteinte directement aux finances publiques. En effet, le titre restaurant, étant défiscalisé, n’implique pas de prélèvements pour l’État. Cependant, il implique un coût indirect pour l’économie, estimé à environ 1,5 milliard d’euros par an. Ce coût, qui repose sur l’avantage fiscal consenti aux salariés, est considéré comme un important levier de soutien à leur pouvoir d’achat en période de hausse des prix.
Par ailleurs, une réforme en profondeur du dispositif des titres restaurant est envisagée à moyen terme par le gouvernement. Parmi les pistes à l’étude, figurent la dématérialisation des titres et une éventuelle différenciation des plafonds en fonction du type de dépenses : restaurants ou supermarchés. L’ambition serait d’adapter le système aux nouvelles tendances de consommation des Français.