24 novembre 2024

Titres-restaurant : Thierry Marx veut vous empêcher de faire les courses

Olivia Grégoire, a récemment annoncé la prolongation de l'utilisation des titres-restaurants pour l'achat de produits alimentaires non directement consommables dans les supermarchés pour toute l'année 2024. Cette décision, initialement perçue comme temporaire pour soutenir le pouvoir d'achat face à l'inflation, a été accueillie avec enthousiasme par les consommateurs. Cependant, elle représente un revirement notable par rapport à la position initiale de l'exécutif, qui évoquait des obstacles législatifs pour prolonger cette mesure. Cette volte-face suggère une réponse à la pression populaire, mais crée des remous au sein du monde de la restauration.

Thierry Marx, chef étoilé et président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), met en lumière dans un communiqué transmis à l'AFP les répercussions économiques de cette mesure pour les restaurateurs. Il pointe un manque à gagner substantiel, estimé à 200 millions d'euros pour 2023, lié à la réorientation des dépenses des titres-restaurants vers la grande distribution. Cette tendance est confirmée par une augmentation de 6% de la part de marché des supermarchés en termes d'utilisation de ces titres, au détriment des restaurants qui, eux, ont vu leur part baisser de 3%. Ces chiffres soulignent un glissement préoccupant pour les établissements de restauration, qui comptent sur ces titres pour une part significative de leur chiffre d'affaires, notamment lors des services de midi.

Titres-restaurant : Marx propose autre chose

Face à cette évolution, Thierry Marx appelle à un rendez-vous urgent avec la Première ministre Elisabeth Borne pour discuter des implications de cette décision. Les restaurateurs, déjà confrontés à des augmentations de coûts (matières premières, salaires, énergie), voient dans cette mesure une pression supplémentaire sur leurs activités. Marx exprime le mécontentement et l'incompréhension du secteur, soulignant la nécessité d'un retour à la réglementation pré-2022, où les titres-restaurants étaient principalement dédiés aux repas dans les restaurants.

Dans ce contexte, Thierry Marx propose une alternative : créer un titre alimentation ou un chèque alimentaire, distinct du titre-restaurant. Cette solution viserait à lutter spécifiquement contre l'inflation et à soutenir les plus défavorisés, tout en préservant l'usage originel des titres-restaurants pour le secteur de la restauration. Cette idée cherche à équilibrer les besoins des consommateurs, en leur permettant d'acheter des produits alimentaires en supermarché, et ceux des restaurateurs, qui dépendent significativement des dépenses des clients via ces titres.

Article initialement publié sur EconomieMatin :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *