Une transition écologique coûteuse : entre défis économiques et nécessité environnementale
Investir dans l’écologie : un défi financier considérable
Le changement climatique appelle à des actions urgentes. Parmi elles, la transition écologique, qui pose cependant un défi capital pour l’économie mondiale, notamment en France. Selon une étude de France Stratégie, pour atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2050, il faudra compter sur un investissement annuel colossal de 85 milliards d’euros, principalement dans le bâtiment et les transports routiers. La publication récente de ce rapport soulève une préoccupation majeure : seule une partie de ces investissements serait rentable sans aide publique, illustrant ainsi l’enjeu économique de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le défi est d’autant plus grand avec l’obligation de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030, un objectif fixé par le Pacte vert européen. Pour y parvenir, des investissements importants seront nécessaires, en particulier dans la rénovation énergétique et l’isolation thermique des bâtiments. Toutefois, ces investissements s’avèrent souvent non rentables sans un soutien public conséquent. Dans ce contexte, les autorités auront un rôle clé à jouer pour mettre en place des stratégies incitatives telles que des subventions ou des prêts bonifiés.
Une transition écologique à la croisée des chemins
Au-delà des difficultés financières, la transition écologique soumet les États à une responsabilité financière étouffante. D’après France Stratégie, près de la moitié des investissements totaux liés à cette transition devraient provenir de fonds publics. Ce constat fait écho à celui du rapport Pisani-Ferry et Mahfouz de mai 2023, qui évalue à 66 milliards d’euros annuels les investissements supplémentaires nécessaires d’ici 2030 pour respecter les objectifs climatiques. Les investissements verts ne sont pas tous semblables : certaines initiatives génèrent des économies notables, tandis que d’autres, moins rentables, nécessiteront des aides publiques pour se développer.
Du côté des transports routiers, malgré des coûts initiaux élevés, les progrès technologiques, notamment dans le secteur des véhicules électriques, pourraient promettre une rentabilité à long terme croissante. Toutefois, pour soutenir les investissements initialement non rentables, France Stratégie estime qu’un soutien financier, tel que des système de bonus-malus, de l’ordre de 19 milliards d’euros par an serait nécessaire entre 2024 et 2030. Parallèlement, en prenant en compte les craintes des contribuables d’une charge fiscale accrue, une stratégie claire et des normes réglementaires seront indispensables pour stimuler l’innovation et l’investissement.
Le succès de cette transition écologique dépendra en outre de l’engagement de tous les acteurs – gouvernements, entreprises et citoyens – dans une approche résolument collaborative, dans laquelle l’État devra jouer un rôle central pour favoriser un environnement propice à l’investissement et à l’innovation.