L’Assemblée nationale a adopté un amendement à la loi de finance « de fin de gestion » pour 2023, proposé par le groupe socialiste, et soutenu par le gouvernement, créant une « allocation exceptionnelle de Noël » pour les familles monoparentales les plus précaires.
Petit coup de pouce financier pour Noël
Avec une portée estimée à 600 000 foyers, cette mesure s'inscrit dans une démarche sociale visant à atténuer les difficultés financières pendant la période festive. Le montant de l'allocation, variant entre 115 et 200 euros, démontre une volonté de personnaliser l'aide en fonction des besoins spécifiques de chaque famille. Cette initiative s'ajoute à la prime de Noël déjà en place, dont le montant de base est fixé à 152 euros et augmente en fonction du nombre d'enfants.
Un accord parlementaire stratégique
Outre son impact social, cette allocation a également des implications politiques notables. L'amendement proposé par le Parti socialiste a permis au gouvernement de sécuriser l'abstention des socialistes lors du vote sur le projet de loi de finances de « fin de gestion » 2023. Le gouvernement a ainsi évité d’avoir recourt à l'article 49.3 de la Constitution pour valider ce texte, moins stratégique que la loi de finance pour 2024 (qui a, elle, nécessité le recourt au 49.3), car ne contenant que des ouvertures et fermetures de budget ponctuelles, sans mesures fiscales.
Le Parti Socialiste avait également négocié, contre son abstention, d’autres soutiens financiers – 20 millions d'euros attribués aux associations d'aide alimentaire et 6,7 millions destinés à l'hébergement d'urgence.
Un projet de loi polyvalent
Ce projet de loi de finances de « fin de gestion » 2023 a conduit au déblocage d’autres soutiens budgétaires, dont un fonds d'urgence de 20 millions d'euros pour soutenir les viticulteurs touchés par le mildiou dans le Sud-Ouest, une augmentation des crédits du ministère de l'agriculture de 800 millions d'euros après l'épidémie de grippe aviaire, et une rallonge de 6,8 millions d'euros pour la filière pêche.
Le projet de loi prévoit toujours une croissance à 1 % en 2023 et un déficit à 4,9 % du PIB. Face à la hausse des taux d’intérêt et à l’inflation, ce texte ouvre « 3,8 milliards de crédits supplémentaires afin de faire face à l’augmentation de la charge de la dette », a indiqué le ministre du Budget Thomas Cazenave.
Article initialement publié sur EconomieMatin :