Le cordon bleu « Le Gaulois », emblématique plat préféré des Français, connaît des bouleversements. On remarque une baisse significative de la part de viande de poulet (58% à 54%) et d’emmental (5% à 3%), au profit d’une augmentation de la chapelure (22% à 26%). Le prix au kilo a également grimpé de 25% chez Leclerc. Bien que la marque incrimine la grippe aviaire pour justifier cette hausse, la réalité pourrait être plus complexe.
Les hachés à poêler de Fleury Michon subissent également les affres de cette modification subtile. La quantité de jambon de porc a baissé de 48% à 35% tandis que celle de viande de porc non précisée a augmenté de 11% à 33% entre 2020 et 2024. Pendant ce temps, le prix au kilo a bondi de 23% chez Carrefour. Ces changements, supposément pour une « texture plus moelleuse », sont-ils vraiment à l’avantage du consommateur ?
Le Skyr Siggi’s Vanille : plus sucré et plus coûteux
Le Skyr Siggi’s à la vanille, en apparence innocente, révèle une augmentation de 6,3% de son sirop d’agave contre 5,9% auparavant, malgré une étiquette promettant une recette « moins sucrée ». Cette nouvelle recette, « légèrement plus douce », s’accompagne d’une hausse du prix au kilo de 13% chez U. Il est légitime de se demander si le consommateur apprécie réellement ces modifications?
Audrey Morice de Foodwatch, interrogée par TF1info, déplore ces pratiques : « C’est imperceptible à l »il nu, invisible. Les consommateurs disent ne pas pouvoir percevoir ces changements, d’autant que les prix au kilo explosent. C’est inacceptable. » Ces changements et l’explosion des prix alourdissent le budget des ménages et manquent de transparence, il est nécessaire d’avoir une information plus claire.
Qu’est-ce que la cheapflation ?
Le terme « cheapflation » provient de l’anglais « cheap » (bon marché ou de mauvaise qualité) et « inflation ». Cela décrit un phénomène où certains fabricants et détaillants, face à la pression des coûts ou pour augmenter leurs marges, réduisent la qualité ou la quantité de leurs produits tout en maintenant ou augmentant les prix de vente.
Les entreprises peuvent modifier leurs recettes en remplaçant des ingrédients coûteux par des substituts moins chers, ce qui peut influencer le goût et la valeur nutritionnelle du produit. Ou bien, elles réduisent la quantité du produit sans changer l’emballage ni le prix, une tactique connue sous le nom de « shrinkflation ». Enfin, le prix du produit est maintenu ou augmenté, ce qui peut être dissimulé derrière l’augmentation des coûts de production. Bien que cela ne soit pas illégal, cela peut être trompeur pour les consommateurs. Les organisations de défense des consommateurs, comme Foodwatch, surveillent ces pratiques, afin d’informer et de protéger le public.