La Banque de France considère que ces précédentes estimations se maintiennent puisque « pour le quatrième mois consécutif, les industriels jugent que les prix sont en nette baisse pour les matières premières et se stabilisent pour les produits finis. »
Parmi les 8 500 entreprises interrogées, dans le secteur de l’industrie, 21 % d’entre elles ont répondu devoir toujours faire face à de fortes difficultés d’approvisionnement contre 12 % dans le secteur du bâtiment.
Des prix de vente en baisse : 6% des industriels déclarent avoir baissé le prix de leurs produits finis en juillet 2023. En revanche, 9% d’entre eux ont déclaré une augmentation de leur prix (contre 8% en juin 2023). Dans le secteur du bâtiment, seulement 3 % des chefs d’entreprise interrogés ont revu leur prix à la baisse (9% des entreprises ont augmenté le prix de leur produit fini contre 12 % le mois précédent). Le secteur des services, quant à lui, reste à la traîne avec une hausse des prix pour 11 % des entreprises interrogées (contre 12 % le mois précédent et 23 % en juillet 2023).
Suite à ce léger « rebond », les prix de vente pour ces trois secteurs, si l’on suit les estimations de la Banque de France, devraient continuer à baisser pour le mois d’août (4% des entreprises estiment baisser leur prix dans le secteur de l’industrie et du bâtiment, contre 5% pour le secteur des services marchands).
Ainsi, le communiqué de la Banque de France publié le 9 août 2023 nous annonce que « dans les trois grands secteurs, le rythme de progression des prix redevient comparable à celui de la période pré-Covid. » et souligne que « les facteurs temporaires ayant soutenu l’activité au deuxième trimestre ne devraient pas soutenir davantage la croissance au troisième trimestre mais, à l’inverse, n’appellent pas de correction mécanique de l’activité sur ce trimestre. »
Banque de France : des chiffres à relativiser…
Plusieurs secteurs ont vu leur production augmenter, notamment dans le secteur de l’automobile (+10 points depuis janvier 2022 à 75%) et les produits informatiques, électroniques et optiques. À contrario, les secteurs de l’industrie pharmaceutique, de l’industrie chimique, du bois-papier-imprimerie et du caoutchouc-plastique affichent une baisse de leur production.
Concernant leur trésorerie, les entreprises semblent indiquer une stabilisation de cette dernière, en particulier dans le secteur de l’industrie. Pour autant, celle-ci se situe bien en dessous de leur moyenne, ce qui reste difficilement viable pour elles sur le long terme. À noter également que la baisse du prix des produits finis pour certaines de ces entreprises pourrait s’expliquer par leurs stocks qui peinent à s’écouler et leur volonté de réduire temporairement leur marge afin d’acquérir une trésorerie minimum en vue de la rentrée de septembre.
La situation des entreprises reste précaire
Malgré tout, la Banque de France confirme que les secteurs de l’industrie et des services tendent à se rapprocher du niveau pré-covid. Néanmoins, même si les chiffres avancés sont positifs, ils ne reflètent pas pour autant la réalité des entrepreneurs. Si l’on prend l’exemple du secteur du bâtiment, la moyenne du carnet de commande semble afficher une « stabilisation ». Pourtant, le gros œuvre n’arrive toujours pas à repasser en positif depuis le covid-19. En effet, le carnet de commande ne cesse de chuter ! Si la moyenne semble se maintenir, celle-ci est finalement due à une relative stabilisation du carnet de commandes du second œuvre. Or, si le gros œuvre stagne aujourd'hui, le second œuvre stagnera demain.
Il y a certes une légère progression, mais pas de quoi sortir le champagne. En réalité, la situation des entreprises reste précaire. Et même si les difficultés d’approvisionnement se tassent, plus d’une entreprise sur 5 doit y faire face dans le secteur de l’industrie. Cela s’explique en partie par l’apaisement du contexte politico-social de la France (fin de grève dans les raffineries due aux réformes des retraites, baisse générale de l’activité des entreprises pendant la période estivale).
À noter enfin que les difficultés de recrutement de ces secteurs concernent 57% des entreprises de l’industrie objets de l’enquête et en moyenne 52% des trois secteurs mis en avant par la Banque de France : industrie, services marchands et bâtiment.
Article initialement publié sur EconomieMatin :