12 novembre 2024

NON à l’accord UE-Mercosur : l’Europe doit repenser le modèle




Les accords commerciaux : pour un triple test de validation

Le monde de l’économie est vaste et complexe. Les accords commerciaux, en particulier, peuvent avoir des implications massives tant sur le plan économique qu’environnemental. Notre proposition d’approche serait de baser la validation de chaque accord commercial sur un triple test qui garantit un échange équitable, combat la concurrence déloyale et prévient toute dépendance économique dangereuse.

Le juste échange : le premier mur de filtrage

Les accords commerciaux ne devraient pas nous contraindre à réduire nos normes sociales, environnementales, de bien-être animal et sanitaires. Il est nécessaire de conserver nos valeurs et principes sans les diminuer pour d’autres juridictions. Admettre des produits dans l’Union Européenne sans garantir qu’ils sont fabriqués selon les mêmes critères qu’un produit fabriqué en Europe reviendrait à faire subir aux agriculteurs européens un coût supplémentaire entre 10% et 20%, comme dans le cas du Mercosur. Plus grave encore, cela pourrait permettre l’importation de produits agricoles bourrés de pesticides interdits en Europe, ou de produits aux origines douteuses.

La question du traitement des animaux importés et de leur empreinte carbone, ainsi que celle des produits issus de la déforestation sont des enjeux cruciaux. Il est inacceptable d’importer des produits pour lesquels la traçabilité est douteuse voire inexistante, par opposition à l’Europe où les règles sont strictes. De même, l’acceptation de produits agricoles produits dans des pays où des enfants travaillent dans des conditions dangereuses est simplement immorale.

Le test antidumping et l’autonomie stratégique : dernier rempart contre la dépendance économique excessive

Outre l’équité, il faut s’assurer que les accords commerciaux ne créent pas une concurrence déloyale pour nos producteurs européens. Aides d’Etat, subsides ou autres interventions peuvent mettre nos concurrents dans une position de supériorité artificielle. En plus de cette qualification, l’accord ne devrait pas compromettre notre autonomie stratégique en créant une dépendance économique dangereuse. Le Mercosur, par exemple, a fourni une grande proportion des importations de viande de l’UE, mettant en péril la survie de nos élevages européens.

Nous devons actualiser notre façon de négocier les accords commerciaux. Le traité du Mercosur non seulement ne répond pas aux nouvelles exigences de notre monde, mais de plus, est négocié de manière non démocratique. Le Parlement européen a été largement mis à l’écart et il est même envisagé de priver les parlements nationaux de leur possibilité de vote sur l’accord. Il est indispensable que chaque accord commercial passe ces trois tests. Si ce n’est pas le cas, notre réponse devrait être un refus net.


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