Fondée en 1984, Jennyfer, comme elle est souvent appelée car c’était son ancien nom jusqu’en 2019, a été emblématique durant les années 1990-2000. L’enseigne compte aujourd’hui pas moins de 300 magasins, dont 220 en France. Et elle emploie 1.112 personnes. Mais elle souffre, comme l’ensemble du secteur. Dans le communiqué de presse, elle avance « l’augmentation des coûts cumulée à une inflation galopante » pour expliquer sa décision.
Mercredi 21 juin 2023, Don’t Call Me Jennyfer a donc demandé son placement en redressement judiciaire au tribunal de commerce de Bobigny. « Une mesure protectrice de l'entreprise qui va nous permettre, durant la période d'observation de six mois, de travailler sur toutes les options possibles pour préserver l'activité de l'entreprise et les emplois », explique Emmanuel Locati, son directeur général. Objectif : éviter la faillite.
Le secteur de l’habillement en crise
Le redressement judiciaire de Don’t Call Me Jennyfer ne manque pas de rappeler les précédentes annonces du secteur de l’habillement. Camaïeu a fait faillite en septembre 2022… et a ouvert le bal. Kookaï, Gap France… et plus récemment Burton of London sont toutes en difficulté, voire en faillite. Et les raisons sont toujours les mêmes : la baisse des ventes et la hausse des coûts.
Les conséquences sont majeures. Près de 10.000 emplois ont été supprimés dans le secteur, du fait de la fermeture des magasins… depuis janvier 2023. Auxquels s’ajoutent notamment les 2.200 postes supprimés à la suite de la faillite de Camaïeu fin 2022.
L’inflation a pesé lourd sur leur chiffre d’affaires. Les ventes, fin 2022, n’ont pas rattrapé la chute connue lors de la pandémie de Covid-19. Elles restaient, selon les spécialistes du secteur, près de 10% inférieures au niveau de 2019. Or si l’inflation est attendue en baisse fin 2023, elle devrait rester supérieure à 5% en moyenne sur l’année. Un niveau « normal », proche des 2%, ne serait atteint en France que fin 2024 voire en 2025.
Don’t Call Me Jennyfer a des raisons d’y croire
L’enseigne de prêt-à-porter pourrait toutefois s’en sortir. Son positionnement lui est plutôt favorable. « Nous sommes leaders aujourd'hui en France sur les 10-19 ans avec un petit peu plus de 10% de parts de marché », explique son directeur général. Il est « confiant » concernant les chances de la marque de se sortir de la mauvaise passe.
L’avenir le dira. Don’t Call Me Jennyfer pourrait rejoindre les autres marques ayant fait faillite… mais aussi trouver de nouveaux leviers de croissance.
Article initialement publié sur EconomieMatin :