Sale temps pour les banques… Les prêts personnels, un produit très rémunérateur en temps normal, ne trouvent pas preneur ces jours-ci. Ces prêts, qui ne sont pas affectés à un achat spécifique, ont vu leur volume global s'effondrer de 22,4% en glissement annuel à la fin du premier semestre 2023. Cette baisse est encore plus marquée par rapport aux six premiers mois de 2022, où elle atteint 26,6%, révèle l’Association française des sociétés financières (ASF).
En chiffres absolus, la production de ces crédits est passée de 7,367 milliards d'euros au premier semestre 2022 à 5,406 milliards d'euros au premier semestre 2023. Une situation préoccupante pour les consommateurs désireux d'emprunter.
Les refus de prêts se multiplient
Plusieurs raisons expliquent cette tendance. D'une part, les conditions d'octroi des crédits sont devenues plus strictes. Malgré la mensualisation du taux d'usure, qui fixe le plafond maximum des crédits, l'ASF note une grande vigilance des établissements financiers, avec une légère hausse des refus. D'autre part, la situation financière des consommateurs s'est fragilisée, notamment avec le pic d'inflation au printemps 2023.
Cependant, tous les crédits à la consommation ne sont pas en berne. Les emprunts dédiés à l'acquisition de véhicules, en particulier les crédits auto pour les véhicules neufs, ont augmenté de 14,1% en glissement annuel à fin juin. Cette hausse est principalement due aux opérations de location avec option d'achat (LOA).
Prêts personnels : les banques sont devenues plus sélectives
Il est essentiel de souligner que le resserrement de la politique monétaire des banques centrales, avec des hausses des taux d'intérêt, a rendu les prêts personnels moins rentables pour les banques. Ces dernières sont donc devenues plus sélectives dans l'octroi de crédits.
En parallèle, la chute des crédits immobiliers s'est accentuée, avec une baisse de 40,8% sur un an au second trimestre 2032. Cependant, certains experts, comme Michel Mouillart, professeur d'économie et responsable de la présentation des résultats de cette étude de l’ASF, prévoient un possible redémarrage de la production de crédits à l'été 2024.
Pour les consommateurs, cette situation est doublement préoccupante. Non seulement l'accès au crédit est plus difficile, mais les taux d'intérêt actuels sont également élevés. Il est donc crucial de bien évaluer sa capacité d'emprunt avant de s'engager.
Article initialement publié sur EconomieMatin :