Longtemps considérée comme l'un des pays d'Europe de l'Ouest où l'inflation alimentaire était la moins rapide, la France fait désormais face à une situation inversée et fort peu agréable pour les consommateurs. Les données fournies par NielsenIQ pour LSA indiquent une augmentation significative des prix des produits de grande consommation, incluant l'alimentation et les produits d'hygiène-beauté. En janvier 2023, l'inflation annuelle en France était inférieure à 12%, plaçant le pays juste derrière la Belgique. Cette tendance s'est inversée en septembre, avec une hausse atteignant 9,5%, surpassée uniquement par la Belgique.
L'écart croissant entre la France et le reste de l'Europe
Cette tendance s'accentue lorsque l'on considère l'inflation cumulée depuis janvier 2022. En février dernier, la France affichait une inflation cumulée de 13%, presque à égalité avec le Portugal, alors leader avec 12,9%. Six mois plus tard, la situation a radicalement changé : le Portugal maintient son avance avec une inflation de 12,4%, tandis que la France atteint presque 18%. Ce changement marque une dégradation significative pour l'économie française en comparaison avec ses voisins européens.
L'exception française dans l'inflation alimentaire
Emmanuel Fournet de NielsenIQ explique que bien que l'inflation ait commencé à diminuer en Europe depuis le deuxième semestre 2023, la France n'a suivi cette tendance que plus tardivement. Il rappelle également que cette augmentation des prix en France fait suite à plusieurs années de déflation continue. Cette spécificité française dans le paysage européen jette une lumière crue sur les défis économiques auxquels le pays est confronté, en particulier en ce qui concerne le coût de la vie et la gestion des prix des produits de consommation courante.
Ce changement dans la dynamique de l'inflation alimentaire place la France dans une position peu enviable, avec une augmentation des prix plus rapide que celle observée dans la plupart des autres pays d'Europe de l'Ouest. Les consommateurs vont devoir surveiller d'autant plus leur budget courses, alors qu'ils pouvaient légitimement s'attendre à un reflux des prix.
Article initialement publié sur EconomieMatin :