Le nouveau visage de l’industrie musicale numérique en France
Dans le milieu de la musique, le Centre national de la musique (CNM) occupe une place centrale en France. Véritable aiguillon pour l’industrie, le CNM finance diverses études de marché et soutient activement le monde du spectacle et les labels musicaux. En revanche, une récente décision du gouvernement, inscrite dans le budget 2024, impose à présent une taxe supplémentaire à l’industrie du streaming, dont les recettes seront destinées au CNM.
Spotify en désaccord avec la nouvelle taxe
Dans une déclaration officielle publiée le 7 mars 2024, Spotify exprime son inquiétude face à cette nouvelle mesure. Selon le géant suédois du streaming, cette taxe risque non seulement de ne pas bénéficier directement aux artistes, mais aussi de s’ajouter au coût supporté par les auditeurs. Alors que cette taxe est censée générer environ 15 millions d’euros, le budget administratif du CNM est quant à lui de 20,2 millions d’euros. Dans ce contexte, Spotify craint qu’une part insuffisante du budget total du CNM (146,9 millions d’euros) ne soit véritablement utilisée pour soutenir l’industrie musicale.
Les conséquences pour les utilisateurs de Spotify en France
En 2022, Spotify a versé environ 225 millions d’euros aux artistes et détenteurs de droits, ce qui représentait un quart des revenus de l’industrie musicale enregistrée en France pour cette année. Cependant, l’instauration de cette taxe signifie que Spotify devra désormais reverser près des deux tiers de chaque euro généré en droits musicaux et autres revenus à l’Etat français. Par conséquent, Spotify envisage d’ajuster ses tarifs d’abonnement en France. La conséquence directe sera une augmentation du coût pour les abonnés français, faisant de la France le pays ayant les tarifs les plus élevés au sein de l’Union européenne en termes d’abonnement à Spotify.