Les Zones à Faibles Émissions, entre ambitions écologiques et préoccupations sociales
En dépit des craintes des citoyens, le gouvernement français reste déterminé à mettre en œuvre les Zones à Faibles Émissions (ZFE). L’interdiction initialement prévue pour les véhicules Crit’Air 3 en juillet 2023, a été repoussée à 2025 en raison de la difficulté de sa mise en application. Finalement, selon le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, seuls les véhicules immatriculés avant 1996 seront concernés dans les 43 zones à fort enjeu environnemental.
Les ZFE, un défi pour les villes de 150 000 habitants
Toutes les agglomérations de 150 000 habitants sont classées ZFE, ce qui inclut Rouen, Strasbourg et Aix-Marseille. Ces villes ont réussi à améliorer la qualité de leur air. Cependant, à Paris et Lyon la situation est différente. Elles devront interdire la circulation de tous les véhicules ayant un moteur classé Crit’Air 3, dès le 1er janvier 2025. Cette mesure divise l’opinion publique car elle concerne tous les moteurs diesel immatriculés avant 2011 et tous les véhicules essence mis en circulation avant 2006.
Soulevement social vs Santé publique
L’interdiction progressive des véhicules les plus polluants est justifiée par l’enjeu majeur de la santé publique : presque 47 000 décès prématurés chaque année en France seraient due à la pollution de l’air. Cependant, près de 1,55 million d’automobilistes français sont concernés par la vignette Crit’Air 3-4 ou 5. Parmi eux, 1,3 million résident en Île-de-France. Cela pourrait provoquer un soulèvement social car un grand nombre d’automobilistes n’a pas les moyens de renouveler leur véhicule. La mise en application de ces nouvelles réglementations risque de prendre du temps puisque les grandes métropoles ne disposent pas encore des radars capables d’effectuer les contrôles automatiques.